Températures modérées, vents forts et précipitations faibles. Dommages du vent dans la Capitale-Nationale et en Montérégie-Ouest. Les récoltes se poursuivent en Montérégie-Ouest. Activité modérée à forte des punaises et vers gris en Montérégie-Ouest. Début d’apparition de mildiou, de fusariose et de pourriture basale en Montérégie-Ouest. Risques de brûlure de la pointe et d’assèchement marginal dans les prochains jours.
En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :
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RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Le temps sec et stressant pour les cultures se poursuit. Durant la dernière semaine (du 10 au 16 juin), il n’y a encore eu que très peu de pluie (le 11 juin), sauf sur certains secteurs (voir la carte des précipitations). Le 11 et le 12 juin, le passage de la dépression a été accompagné de vents forts, avec des pointes à plus de 70 km/h par endroits, qui ont occasionné des dommages aux cultures (étranglements au collet) et de l’érosion éolienne. Les jours suivants, le beau temps s’est réinstallé avec des températures plutôt modérées, même fraîches la nuit, ce qui a permis une certaine remontée de l’humidité présente plus en profondeur et a aidé pour les irrigations. Cependant, chaque jour, les forts ensoleillements ont ensuite contribué à rapidement assécher la surface du sol.
L’irrigation répétée des champs demeure essentielle pour un bon établissement des cultures. Il faudra être encore plus vigilant durant les prochains jours étant donné les températures très élevées qui sont prévues, de jour comme de nuit.
Les conditions sèches que l’on connaît s’avèrent peu propices aux maladies, mais favorisent l’activité des insectes et les désordres physiologiques.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
En Montérégie-Ouest, les récoltes sont commencées ou se poursuivent pour tous les types de laitue. La qualité des récoltes est belle. Dans les autres régions, la croissance est lente et parfois inégale.
On note un peu d’étranglement au collet sur les jeunes plants, dans les sites exposés au vent, dans Capitale-Nationale et en Montérégie-Ouest.
INSECTES
En Montérégie-Ouest, on observe de plus en plus de larves des punaises terne et brune, même si ce sont surtout des punaises ternes adultes qu'on observe en grande quantité. Des interventions ont été nécessaires dans les champs, près de la récolte, ou lorsque les populations dépassaient les seuils d’intervention. Des adultes de punaise terne et de punaise brune sont observés en faible nombre dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches. Les seuils d’intervention recommandés sont présentés dans l'avertissement no 4 du 4 juin 2020.
On rapporte toujours la présence de pucerons ailés en Montérégie-Ouest et dans la Capitale-Nationale. Des vers gris sont aussi observés dans toutes les régions, mais seulement quelques interventions ont été nécessaires en Montérégie-Ouest. En Montérégie-Ouest, on note aussi occasionnellement la présence généralement peu problématique de vers blancs, de vers fil-de-fer, de cicadelles et d’altises.
MALADIES DE SOL
De rares symptômes de mildiou (Bremia lactucae) ont été observés dans quelques champs en Montérégie-Ouest. Lors de l’apparition de symptômes de mildiou, il faut surveiller de près les champs affectés et les champs voisins. Les conditions chaudes et ensoleillées que l’on connaît présentement sont cependant très peu favorables à cet agent pathogène. Néanmoins, étant donné que des irrigations sont réalisées dans les champs affectés, des fongicides du groupe 33 (ALIETTE / CONFINE EXTRA / PHOSTROL) ont été appliqués afin de réduire au minimum le risque de propagation de la maladie. Ces produits, qui agissent en stimulant les mécanismes de défense de la plante, n’ont qu’un faible impact sur l’environnement et la santé.
En Montérégie-Ouest, les symptômes d’affaissement pythien (Pythium sp.) demeurent peu nombreux en général, mais sont en augmentation dans les champs avec historique de présence. L’avertissement N° 7 du 14 juin 2007 donne plus de détails sur cette maladie.
Les cas d’affaissement sclérotique (voir l'avertissement Nº 5 du 13 juin 2019) continuent d’augmenter dans les champs à risque, particulièrement dans les plants près de la récolte. On peut observer jusqu’à 55 % de plants affectés par cet agent pathogène. Des interventions ont été réalisées afin de limiter la propagation.
Les cas de moisissure grise (Botrytis cinerea) demeurent faibles. La maladie est principalement présente dans les champs avancés, où l’humidité plus élevée sous les feuilles basales des plants offre des conditions favorables à l’infection.
Des symptômes de fusariose (Fusarium oxysporum f.sp. lactucae) ont aussi été rapportés dans quelques champs de laitues à un stade avancé qui avaient été affectées par de l’étranglement au collet ou de l’affaissement pythien.
On note aussi la présence d’un peu de pourriture basale (Rhizoctonia solani) dans certains champs.
On ne rapporte aucune maladie dans les autres régions.
RAPPEL : À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol doivent être faits au plus tard au stade 10 feuilles des laitues afin de s’assurer que la pulvérisation atteint le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) seront les plus à risque.
DÉSORDRES
Aucun nouveau cas de brûlure de la pointe (tip burn) n’a été rapporté. Les températures élevées prévues pour les prochains jours pourraient toutefois favoriser l’apparition de ce désordre relié à l’absorption et au transport du calcium dans la plante. En période sèche, des irrigations régulières, parce qu’elles permettent une croissance sans à coup, aident à prévenir ce désordre. L’avertissement N° 4 du 2 juin 2005 donne plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe.
Bien qu’aucun symptôme n’ait été rapporté pour l’instant, l’assèchement marginal est aussi à prévoir en période de forte chaleur. Ce désordre apparaît sur les bordures de feuilles matures ou presque matures, ce qui est différent de la brûlure de la pointe qui se développe sur les feuilles en croissance active. Ce désordre apparaît pendant les périodes chaudes, lorsque le taux d’humidité de l’air est très faible.
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
