Cucurbitacées, Avertissement No 4, 17 juin 2020

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
Les vents survenus  jeudi et vendredi, soit les 11 et 12 juin, ont fait des dommages dans les champs les plus exposés. Plusieurs cas de ver gris signalés dans la région de Québec, en Chaudière-Appalaches et dans Lanaudière. Les seuils d’intervention contre la chrysomèle ont été atteints dans des champs sans semences traitées.
 
 

En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :

  • Ne pas appliquer de pesticides sans les EPI appropriés. Assurez-vous de porter les protections prescrites sur l’étiquette.
  • Si possible, retardez les applications jusqu’à l’obtention des bons EPI.
  • Utilisez des produits à moindre risque pour la santé (consultez SAgE pesticides) pour connaître les IRS des produits) ou pensez aux solutions de rechange.
  • Utilisez, s’il y a lieu, des pesticides qui pourraient être appliqués avec des EPI actuellement disponibles ou réutilisables, comme des gants lavables et réutilisables.

Advenant un manque dans l’approvisionnement des EPI, veuillez contacter votre fédération régionale de l’UPA pour les informer de la situation. Des démarches sont en cours pour assurer la disponibilité des équipements.

 


AVANCEMENT DES CULTURES
 
De façon générale, le développement des semis et des transplants de cucurbitacées, dans les sites irrigués et protégés des vents, est bon. Toutefois, dans les champs semés, sans irrigation, les stades de croissance dans un même champ sont souvent inégaux. Dans plusieurs champs qui accusaient de sérieux manques à la levée à cause du sol trop sec pour permettre l’émergence de la culture, la pluie du 11 juin est venue corriger en grande partie la situation. Les dernières plantules émergées devraient rattraper le stade phénologique des premières plantules levées, car elles auront subi moins de stress climatique que les plants qui sont actuellement autour du stade 2-3F.

La période du 10 au 16 juin a encore été, pour l’ensemble des régions, assez sèche. Heureusement qu’il est tombé, dans plusieurs secteurs, un peu de pluie le jeudi 11 juin. Les nuits ont été plutôt fraîches pour la période. Plusieurs secteurs ont eu des vents très actifs les 11 et 12 juin, qui ont parfois occasionné des dégâts aux plantes plus exposées. Le sommaire agrométéorologique pour les cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.

 
 DOMMAGES CAUSÉS PAR LES VENTS VIOLENTS

Plusieurs régions ont eu d’importantes rafales de vent  les 11 et 12 juin. Dans les champs les plus exposés, des plantules ont subi des dommages : entre 20 % et 70 % des plants ont été touchés. Nous en avons observé sur sol nu et en paillis de plastique. Sur sol nu, les étranglements au niveau du collet seront fatals dans bien des cas, alors que ceux situés sur la première feuille ne sont pas problématiques. Sur paillis de plastique, les plants ayant déjà subi des chancres de chaleur au collet ont été plus vulnérables aux vents, car la tige était déjà affaiblie. Si la constriction au niveau de la tige n'est pas trop importante, le plant pourra survivre.
 
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Étranglement au niveau de la première vraie feuille dans la courge, à la suite des bourrasques de vent

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 

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Étranglement au niveau du collet dans le cornichon, à la suite des vents violents

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 

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Étranglement bien visible lorsque la plantule de cornichon est retirée du sol

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 

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Chancre de chaleur au niveau de la tige en contact avec le paillis de plastique et étranglement supplémentaire à la suite des vents violents

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)



INSECTES RAVAGEURS
 
La  présence de la chrysomèle rayée du concombre est variable d’une région à l’autre, et même d’un champ à l’autre. Quelques interventions ont été faites. Si vous êtes en agriculture biologique ou encore si vos semences ne sont pas traitées à l’insecticide, consultez la fiche technique Chrysomèle rayée du concombre pour connaître les seuils d’intervention ainsi que les méthodes de lutte. D’ailleurs, on nous a signalé un premier foyer de flétrissement bactérien dans un champ de courgettes biologiques en cours de récolte. Les plants avaient été attaqués par la chrysomèle rayée du concombre alors que les plants étaient encore dans les plateaux.
 
Pour connaître les produits homologués contre cet insecte, consultez le bulletin d’information N° 1 du 1er mai  2020.

La présence de vers gris nous a été rapportée dans des champs de cucurbitacées, dans les régions de Québec, de Chaudière-Appalaches et de Lanaudière. Le jour, la chenille se cache dans les premiers centimètres du sol. À la tombée de la nuit, elle s’active et s’alimente des jeunes plants en les coupant au ras du sol. Surveillez les bords de champs ou les zones enherbées et, si nécessaire, faites un traitement localisé le soir. Ce sont les jeunes plantules qui sont le plus à risque.
 
 
JAUNISSEMENT PHYSIOLOGIQUE DE LA FEUILLE
 
Ici et là, on observe des plants de zucchinis, de citrouilles et de courges qui ont une ou des feuilles avec des taches diffuses jaunes commençant à la base des nervures principales, en allant vers les extrémités de la feuille. Ces taches jaunes ne sont pas causées par un agent pathogène. Bien qu’irréversibles, elles n’altèrent en rien la santé des plantes ni le rendement en fruits. On ne connaît pas l’origine de ce phénomène.
 
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Jaunissement physiologique sur plant de zucchinis

Photo : Lucie Caron, agr. (MAPAQ)


 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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