Chaleurs exceptionnelles, temps froid et faibles précipitations. Les plantations se poursuivent dans toutes les régions. Punaises plus actives en Montérégie-Ouest, et des premières larves de punaise terne et une première ponte de punaise brune ont été observées. Quelques interventions dans cette région. Peu de maladies de sol. Quelques cas de brûlure de la pointe en Montérégie-Ouest.
RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Après une vague de chaleur exceptionnelle (du 26 au 29 mai), voilà que rapidement le temps anormalement froid s’est réinstallé du 31 mai au 2 juin. Des gels localisés ont même été observés le 1er et le 2 juin, au petit matin, dans plusieurs régions; on ne rapporte cependant pas de dommages aux cultures de ce réseau. Les précipitations survenues lors du changement des masses d’air (autour du 30 mai) ont apporté un certain répit, mais n’ont pas été suffisamment abondantes pour reconstituer la réserve en eau du sol déjà très basse dans les principales zones de production (voir la carte des précipitations). Il y a encore eu des épisodes de fort vent et, le 29 mai notamment, de l’érosion éolienne a été observée sur les sols sableux dans Lanaudière et sur les sols organiques en Montérégie. On prévoit des conditions plus équilibrées du côté des températures pour la prochaine semaine, mais il n’y a toujours pas de précipitations significatives en vue. On note un bien meilleur développement des cultures dans les champs qui ont été convenablement irrigués durant la forte période de chaleur.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Les plantations se poursuivent. En Montérégie-Ouest, la formation de la pomme est commencée dans les laitues pommées non bâchées. Les premières récoltes de laitues feuilles sont prévues la semaine prochaine. De l’étranglement au collet n’est rapporté que dans le cas où la plantation s’est effectuée en conditions très venteuses.Dans les autres régions, les plants les plus avancés atteignent le stade 6 feuilles. La croissance est variable.
INSECTES
En Montérégie-Ouest, on rapporte une augmentation des populations et des dommages de punaises. Les premières larves de punaise terne ont été observées, et la ponte de la punaise brune a débuté. Cependant, seulement quelques interventions ont été nécessaires, surtout dans des champs très avancés. Quelques chenilles et vers gris ont été observés, sans nécessiter d’intervention. Les populations de collemboles demeurent faibles. De même, les dommages attribuables aux vers fil-de-fer observés dans certains champs demeurent tolérables. Dans les autres régions, on rapporte seulement la présence de quelques punaises ternes adultes (première observation) dans la Capitale-Nationale.
Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises. Notez cependant qu’il peut être justifié d’intervenir plus rapidement, si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes ou qu’elles s’attaquent au point de croissance.
Pour plus de détails sur le comportement et la lutte de la punaise terne, consultez l’avertissement No 2 du 20 mai 2004. Des informations sur la punaise brune et les punaises de la famille des Pentatomidae sont présentées dans l’avertissement No 8 du 26 juin 2015. La stratégie de lutte contre les pentatomides phytophages est identique à celle recommandée contre la punaise terne.
MALADIES DE SOL
En Montérégie-Ouest, quelques nouveaux cas de plants souffrant d’affaissement pythien (Pythium sp.) ont été rapportés. Outre le flétrissement du plant, on observe un brunissement des vaisseaux lors de la taille transversale de la racine pivot. Le collet de la plante ne présente pas d’étranglement. L'agent pathogène pénètre plus facilement dans la plante par les racines endommagées après un sarclage.
Les cas de moisissure grise (Botrytis cinerea) demeurent faibles. On retrouve un duvet grisâtre au collet ou à la base des feuilles basales. Lorsque le collet est profondément atteint, le plant flétrit.
On rapporte aussi quelques nouveaux cas d’affaissement sclérotique, particulièrement dans les champs où il y avait une bâche et où la présence du pathogène avait déjà été notée durant les années précédentes.
On ne rapporte aucune maladie dans les autres régions.
RAPPEL : À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol doivent être faits au plus tard au stade 10 feuilles des laitues, afin de s’assurer que la pulvérisation atteigne le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) seront les plus à risque.
DÉSORDRES
En Montérégie-Ouest, on rapporte un peu de brûlure de la pointe (tip burn) dans la laitue pommée. L’avertissement N° 4 du 2 juin 2005 donne plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.