Captures faibles à moyennes de papillons du VER-GRIS NOIR dans les pièges du réseau : début du suivi recommandé dès la semaine prochaine dans plusieurs régions et la présence de la CHRYSOMÈLE DU HARICOT a été constatée dans les mêmes zones en Montérégie où elle a été observée en 2018 et 2019.
CAPTURES FAIBLES À MOYENNES DE PAPILLONS DU VER-GRIS NOIR : DÉBUT DU DÉPISTAGE DES LARVES LA SEMAINE PROCHAINE
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les papillons
Des pièges répartis dans plusieurs régions du Québec permettent au RAP Grandes cultures de suivre la migration des papillons du ver-gris noir en provenance des États-Unis. Les données de captures renseignent sur les dates d’arrivée de l'espèce et l’importance des populations à travers la province. Elles permettent également de prédire, à l’aide de l’accumulation des degrés-jours, les dates auxquelles les larves de ver-gris noir peuvent endommager ou couper les plants de maïs en début de saison. C’est le synchronisme entre le stade de développement des larves et celui de la culture qui est déterminant : par exemple au-delà du stade 5 feuilles, le maïs n’est plus susceptible d’être affecté par l’insecte.
Captures des adultes
Le graphique des moyennes provinciales des captures hebdomadaires montre que les captures de 2020 sont bien en deçà de celles de 2019. Les captures 2020 sont moyennes, voire un peu plus faibles que celle des années antérieures, avec des variations locales.
En général, dans le sud et l’ouest de la province, le pic de captures a été observé pendant la période se terminant le 18-19 mai (dates de relevé des pièges). Pour les régions les plus à l’est, ce pic a plutôt été observé lors du relevé des pièges du 25-26 mai.
Cliquez ICI pour accéder au tableau des captures hebdomadaires obtenues pour chaque site de piégeage.
Dépistage des larves et des dommages
La période de vol des papillons donne une indication quant aux dates potentielles où les femelles auraient pu pondre. Ce sont les jeunes larves qui causent de la défoliation.
Lorsqu’elles atteignent leur 4e stade larvaire (> 1 cm), elles peuvent couper le maïs, et ce, jusqu’au stade 5 feuilles. Lorsqu’elles sont plus développées, les larves préfèrent généralement couper les plants sous la surface du sol. Les plants de maïs aux stades 2 et 3 feuilles sont les plus vulnérables.
Les champs les plus à risque d’être attaqués par des larves de ver-gris noir sont :
- Les champs dans lesquels il y a beaucoup de mauvaises herbes deux semaines avant le semis, car ces champs sont plus attractifs pour la ponte. Les larves préfèrent s’alimenter de mauvaises herbes plutôt que de maïs. Le ver-gris noir apprécie plus particulièrement la patience crépue, le chénopode blanc, la barbarée vulgaire, le tabouret des champs ainsi que les volontaires de céréales d’automne.
- Les champs semés sur un retour de seigle d’automne.
- Les champs semés sur un précédent cultural de soya (présence de résidus de soya).
- Les champs en semis direct, surtout sur un retour de prairie ou de soya.
- Les champs qui ont un historique d’infestations par le ver-gris noir.
Dates de dépistage des dommages et des larves
À partir des dates d’arrivée des adultes, il est possible d’estimer, sur la base du nombre de degrés-jours accumulés, le moment où la larve est suffisamment grosse pour couper les plants de maïs. Le tableau ci-dessous montre une estimation d’apparition des premiers plants coupés et de début de coupe intensive pour différentes régions sur base de pontes s’étalant du 30 avril au 22 mai 2020.
Effet des traitements de semences insecticides et des hybrides Bt sur le ver-gris noir
Certains traitements de semences et certains hybrides de maïs Bt offrent une certaine protection contre le ver-gris noir, mais ne permettent pas de contrôler les infestations sévères.
La façon la plus efficace pour contrôler le ravageur est d’appliquer un insecticide foliaire si le seuil économique d’intervention est atteint au moment du dépistage des dommages et des larves. Les larves sont très difficiles à observer puisqu’elles s’enfouissent jusqu’à 15 cm de profondeur dans le sol durant le jour, et qu’elles ne se trouvent pas nécessairement sous les plants qu’elles viennent d’endommager. C’est pourquoi le dépistage est surtout basé sur les dommages observés. Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage et les seuils d’intervention, consultez la fiche technique Ver-gris noir.
PRÉSENCE DE LA CHRYSOMÈLE DU HARICOT DANS DU SOYA EN MONTÉRÉGIE
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs des semis
Au cours des deux dernières années, la chrysomèle du haricot est présente dans certaines zones en Montérégie (aux alentours de Saint-Denis-sur-Richelieu, Saint-Urbain-Premier et Saint-Jacques-le-Mineur). Depuis les derniers jours, la chrysomèle du haricot a été observée dans ces mêmes endroits. Les adultes qui s’alimentent sur les plants de soya ont passé l’hiver dans les boisés et les bordures de fossé. Les chrysomèles vont se nourrir sur les plants et pondre leurs œufs avant de mourir prochainement. Selon le Guide agronomique des grandes cultures de l’Ontario, la ponte se termine à la mi-juin et l’activité des adultes est quasi-inexistante entre ce moment et la mi-juillet. Pour savoir comment reconnaître l’insecte, consultez cette fiche technique sur le site Web d’IRIIS phytoprotection.
Dans le soya, le risque que l’insecte affecte le rendement reposera sur le stade de développement de la culture, le taux de défoliation et les dommages causés aux gousses. Présentement, au sud de la province, il est possible que seuls les cotylédons soient sortis (VE), moment où la culture est plus fragile aux dommages lors d’une forte infestation. À partir du stade unifolié (VC), le soya est plus tolérant à cet insecte. Cliquez ICI pour accéder au Guide sur les stades de croissance du soya.
La méthode de dépistage consiste à sélectionner au hasard au moins 5 rangs dans le champ et dénombrer les chrysomèles sur une distance de 5 mètres dans chacune des zones. Selon le seuil d’intervention recommandé en Ontario, pour les stades crochet à deux feuilles trifoliées (VE à V2), une intervention pourrait être justifiée lorsqu’il y a au moins 52 chrysomèles pour 1 mètre de rang. Le moment idéal pour les dépister est tôt le matin. Il faut veiller à créer le moins de turbulence possible en marchant, car les insectes tendent à se laisser tomber et se cacher dans les fentes du sol.
À partir des œufs pondus par les adultes qui peuvent être observés maintenant, une nouvelle génération émergera au cours du mois de juillet. L’impact de cette génération sur la culture devra être évalué sur base de la défoliation et des dommages aux gousses qu’elle entraînera.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter.