Le blanc est très présent dans l’ensemble des cucurbitacées. Les récoltes débutent tranquillement dans les courges d’hiver. On rapporte peu de maladies sur les fruits. Comment savoir quand la courge poivrée est prête. Les conditions d’entreposage optimales.
SITUATION GÉNÉRALE
Pour la période du 21 au 27 août, le temps a été généralement beau, bien qu'accompagné d'averses et d'orages à plusieurs endroits, les 21 et 22 août. Cependant, le temps chaud et sec a rapidement asséché le sol par la suite.
D'autre part, le blanc est maintenant très présent dans toutes les cucurbitacées et est d’autant plus fort lorsqu’on s’approche de la récolte. De plus, on commence à voir davantage les fruits, puisque le feuillage perd de sa vigueur, tandis que relativement peu de maladies sont rapportées.
Le sommaire agrométéorologique, en hyperlien, vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
DIVERSES OBSERVATIONS SUR FRUITS
On rapporte la présence de fentes de croissance dans de la courge spaghetti et dans le melon brodé. Ce phénomène, particulièrement fréquent dans le melon, est appelé « growth splits » en anglais. Les fentes de croissance sont reliées à un désordre physiologique, et il y aurait des différences variétales importantes quant à la susceptibilité du fruit à développer ce problème.
Les causes de ce désordre ne sont pas complètement connues, mais les plants sensibles qui sont soumis à des régimes hydriques variables (sol sec suivi d’un sol très humide), comme nous avons cette année, ont tendance à développer des fentes de croissance.
Fentes de croissance sur une courge spaghetti
Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)
Des taches bactériennes causées par Pseudomonas syringae sont observées sur les courges spaghetti, en Montérégie et sur la Rive-Nord de Montréal. Ces lésions semblent fermes sur le fruit, mais lorsqu’on le coupe, on constate que la pourriture s’étend dans la chair du fruit et peut atteindre la cavité renfermant les graines. Faites attention à ces lésions : bien qu’elles soient souvent de petite taille, il est fort possible qu’en entreposage, elles provoquent la détérioration rapide des courges.
Pourriture bactérienne causée par Pseudomonas syringae: les lésions sont grisâtres, entourées d’un halo jaune
Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)
On rapporte également un peu de gale sur les fruits de spaghetti, mais les lésions sont peu nombreuses et plutôt sèches.
Gale (Cladosporium sp.) sur fruit de courge spaghetti
Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)
Il faut retenir que dès que la maturité des fruits est atteinte, il est important de sortir rapidement des champs les fruits d’apparence saine, afin d’éviter tout risque d’infection. Il faut attendre, durant la journée, que les fruits soient secs avant de commencer la récolte; en absence de pellicule d’eau, les champignons ont ainsi moins de risque de se développer.
QUAND RÉCOLTER LA COURGE POIVRÉE ?
Il peut être difficile de savoir quand commencer la récolte dans la courge poivrée. Contrairement à la courge butternut qui, à maturité, prend une belle couleur chamois abricot, la courge poivrée atteint non seulement sa taille maximale dès la deuxième semaine suivant la pollinisation, mais elle prend aussi sa couleur définitive vert sombre. C’est donc dire que le risque de la récolter immature est grand. Un fruit récolté trop tôt aura de faibles taux de sucre et de matière sèche, ce qui le rendra nettement moins savoureux.
Deux observations peuvent nous aider à déterminer le bon moment pour récolter la courge poivrée. D'une part, la couleur de la courge au point de contact avec le sol est un bon indice visuel. En effet, si la zone de contact est de couleur jaune ou vert pâle, il faut attendre encore un peu. Lorsque la courge sera mature, cette zone prendra une couleur orangée.
La couleur orange au point de contact avec le sol est un bon indice de la maturité de la courge poivrée
Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)
D'autre part, on peut aussi estimer le début de la récolte en comptant 50 jours à partir de la pollinisation (lorsque les fleurs mâles et femelles sont observées simultanément). Ce décompte est un très bon indicateur du moment de la récolte, autant pour les courges poivrées que pour la plupart des autres courges d’hiver et des citrouilles. Pour ce qui est des courges kabocha, le bon moment pour commencer la récolte se situe à environ 40 jours après la pollinisation, puisque cette courge est sensible aux coups de soleil et a tendance à brunir si on la récolte lorsque le feuillage est très sénescent.
(Source : Brent Loy, Department of Plant Biology, University of New Hampshire, Cucurbitaceae proceedings 2006.)
CONSERVATION DES COURGES D'HIVER
Les courges d’hiver sont très sensibles au froid. Une exposition fréquente à des températures sous les 10 °C entraîne des microlésions pouvant favoriser le développement de pourritures. En effet, de telles températures peuvent affecter la qualité des courges entreposées.
Il vaut mieux devancer la récolte des courges d’hiver lorsqu’on prévoit plusieurs nuits sous la barre des 10 °C. Seuls les fruits sains, issus de champs exempts de maladies, qui n’ont pas souvent été exposés à des températures inférieures à 10 °C, doivent être sélectionnés pour l’entreposage. La température d’entreposage optimale pour la courge d’hiver se situe entre 10 et 13 °C, avec une humidité relative de 50 à 70 %.
Des articles de Nouvelle-Zélande mentionnent des conditions d’entreposage semblables, soit avec des températures d’entreposage se situant entre 12 et 15 °C, accompagnées d'une humidité relative de 50 à 70 %.
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.