VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS DANS LE MAÏS : dépistage des masses d’œufs recommandé. CHRYSOMÈLES DES RACINES DU MAÏS et ALTISES À TÊTE ROUGE rapportées dans des champs de maïs. Prairies infestées par des CRIQUETS au Bas-St-Laurent. POURRITURE À SCLÉROTES dans le soya. CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR dans le canola. PUCERON DU SOYA : toujours rien à signaler.
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS :
SURVEILLANCE DES CHAMPS DE MAÏS RECOMMANDÉ
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les papillons
SURVEILLANCE DES CHAMPS DE MAÏS RECOMMANDÉ
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les papillons
Le ver-gris occidental des haricots (VGOH) peut, dans certains cas, réduire le rendement et la qualité du maïs. Chaque année, le RAP met en place un réseau de pièges à phéromones destinés à la capture de papillons du VGOH. Les résultats permettent de connaître l’arrivée et l’importance des populations de ce ravageur au Québec. En 2019, plus d’une centaine de pièges ont été installés. Cette semaine, parmi les 121 pièges relevés à travers la province, 47 contenaient au moins un papillon. Le nombre maximum de papillons obtenus par piège a été de 30, dans un piège à Saint-Ludger (Estrie) et un piège à Saint-Anicet (Montérégie-Ouest). Ailleurs à Saint-Anicet, un dépistage réalisé aujourd’hui a montré qu’il y avait 4 % des plants qui étaient porteurs de masses d’œufs ou de jeunes larves. Cliquez ici pour voir tous les résultats de piégeage.
Des œufs de VGOH sont présentement susceptibles d’être pondus sur des plants de maïs dont les panicules (croix) sont sorties ou sur le point de sortir. Dans les régions où des papillons ont été capturés, les champs de maïs dont les croix sont sorties ou sur le point de sortir et qui n’ont pas été semés avec un hybride doté de la technologie Bt Viptera (Vip3A) devraient faire l’objet d’un dépistage des masses d’œufs. (cliquez ici pour vérifier si votre technologie Bt assure une protection contre le VGOH). Les zones avec un historique d’infestation par le VGOH et avec plusieurs champs en sols sableux sont plus à risque.
Le VGOH est un papillon migrateur qui parcourt de longues distances. Les femelles de cette espèce peuvent voler sur plusieurs kilomètres pour trouver un champ adéquat pour pondre. Ce sont les mâles qui sont capturés dans les pièges à phéromones. Ainsi, les captures de papillons dans les pièges peuvent servir d’indicateurs des populations présentes dans une région. On ne doit pas supposer que le champ dans lequel le piège a été installé sera infesté. Il serait injustifié d’appliquer un insecticide sur la base du nombre de papillons capturés. Le seuil économique d’intervention est uniquement basé sur le dépistage de masses d’œufs.
Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage, le seuil économique d’intervention et la fenêtre d’intervention, veuillez vous référer à l’avertissement No 11 du 26 juillet 2019, à la courte vidéo ci-dessous et à la fiche technique sur le ver-gris occidental des haricots dans le maïs. Rappelons que la fenêtre d’intervention contre le VGOH est assez restreinte; elle doit tenir compte du stade des masses d’œufs et du stade du maïs.
ÉVALUATION DE L’IMPACT DE CERTAINS INSECTES
(CHRYSOMÈLE DES RACINES DU MAÏS, ALTISE À TÊTE ROUGE ET SCARABÉE JAPONAIS)
SUR LA POLLINISATION DU MAÏS
(CHRYSOMÈLE DES RACINES DU MAÏS, ALTISE À TÊTE ROUGE ET SCARABÉE JAPONAIS)
SUR LA POLLINISATION DU MAÏS
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs des semis
Deux types de dommages causés par des insectes sont observés présentement dans quelques champs de maïs : des cols d’oie et des soies coupées. Par exemple, des cols d’oies ont été observés à Saint-Sébastien et à Upton, en Montérégie. Ces deux types de dommages peuvent affecter le rendement du maïs.
Lorsque des plants de maïs en forme de cols d’oie sont observés, la chrysomèle des racines du maïs est souvent suspectée d'en être la cause; l’alimentation des larves de chrysomèle des racines du maïs sur les racines provoque cette particularité. Cependant, il y a d’autres causes possibles (fort vent, dommage d’herbicide, etc.). Pour en savoir plus sur les dommages racinaires causés par les chrysomèles des racines du maïs ainsi que sur les autres causes possibles des cols d’oies, consulter le bulletin Plants de maïs en forme de "cols d'oie": causes possibles.
Les chrysomèles adultes, qui émergent du sol à partir de la mi-juillet, peuvent maintenant être aperçues dans les champs. Les altises à tête rouge et les scarabées japonais adultes peuvent également être observés à cette période de la saison. D’ailleurs, une présence importante d’altises à tête rouge a été signalée dans un champ à Saint-Charles-sur-Richelieu (Montérégie-Est). Les trois espèces peuvent s’alimenter sur les feuilles, mais leur impact est plus important si elles s’attaquent aux soies du maïs. Les dommages qu’elles causent aux soies pourraient affecter la pollinisation.
Dans quelles situations y aurait-il un impact notable sur le rendement du maïs grain? L’impact pourrait être important si toutes les conditions suivantes sont rencontrées lors du dépistage :
- Moins de la moitié du champ est pollinisée. L'avertissement No 35 du 27 juillet 2016 donne plus d’information sur la méthode pour déterminer si la pollinisation du maïs est complétée.
- Ce qui reste des soies coupées (ce qui dépasse des épis) est plus court qu’un demi-pouce (1,3 cm).
- Les ravageurs sont toujours présents et s’alimentent sur les soies :
- Altise à tête rouge : pas de seuil économique d’intervention disponible.
- Chrysomèle des racines du maïs : l’Université de l’Iowa utilise un seuil de 5 individus ou plus par plant.
- Scarabée japonais : certains États américains utilisent un seuil d’intervention de 3 adultes et plus par épi.
Dans la culture du maïs, aucun insecticide foliaire n’est homologué contre les adultes de l’altise à tête rouge, du scarabée japonais et de la chrysomèle de racines du maïs.
Dans le cas de la chrysomèle des racines, si des dommages aux racines et/ou aux soies sont observés cette année, la meilleure stratégie pour l’année prochaine est de semer une plante non hôte, comme le soya, ce qui permet de briser efficacement le cycle de développement de l’insecte.
L’utilisation d’un hybride de maïs Bt visant la chrysomèle des racines est un des autres moyens de lutte possible contre cet insecte. Cependant, comme plusieurs cas de résistance de la chrysomèle des racines du maïs au maïs Bt ont été rapportés aux États-Unis (voir le site (en anglais) de la Coalition canadienne contre les ravageurs du maïs), il est recommandé d’effectuer une rotation des cultures afin de prévenir la résistance. Si la rotation des cultures n’est pas envisageable pour certaines raisons (besoin alimentaire du cheptel, par exemple), il est recommandé de privilégier l’utilisation d’un hybride contenant des traits multiples pour contrôler la chrysomèle des racines du maïs. Si l’utilisation de maïs Bt contre la chrysomèle des racines du maïs est requise, il est important de respecter les exigences en matière de refuges.
PRAIRIES INFESTÉES PAR DES CRIQUETS AU BAS-SAINT-LAURENT
Plusieurs cas d’infestation par des criquets dans des prairies situées dans le secteur ouest du Bas-Saint-Laurent (secteur Kamouraska-Rivière-du-Loup-Témiscouata-Les Basques) ont été rapportés au RAP Grandes cultures. D’autres foyers de criquets pourraient être observés ailleurs au Québec, en particulier si les conditions chaudes et sèches se maintiennent.
Pour en savoir plus sur les méthodes de dépistage dans les différentes cultures (soya, maïs, céréales et prairies), les seuils d’intervention et les considérations à prendre si un traitement insecticide est considéré, consultez la fiche technique : Les criquets en grandes cultures : biologie, dépistage et stratégie d'intervention.
POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA :
QUEL EST LE RISQUE POUR VOS CHAMPS CES JOURS-CI ?
QUEL EST LE RISQUE POUR VOS CHAMPS CES JOURS-CI ?
Groupe de travail du RAP sur les maladies des grandes cultures
Comme mentionné dans l’avertissement du 26 juillet dernier, dans le cadre d’un projet de recherche, des sclérotes ont été installés dans 22 champs de soya situés dans plusieurs régions (Montérégie-Est et Montérégie-Ouest, Estrie, Centre-du-Québec, Capitale-Nationale, Lanaudière, Chaudière-Appalaches, Mauricie, Laurentides et Outaouais). Une à deux fois par semaine, ces champs sont visités afin d'y vérifier l’émergence des apothécies, soit les structures du champignon qui portent les spores infectieuses.
En date d’aujourd’hui (2 août), aucune apothécie n’a été observée sur les 21 sites pour lesquels nous avons reçu des données cette semaine, sauf au site de Kiamika (Hautes-Laurentides). Le site de Kiamika est un champ dont les rangs sont espacés de 38 cm (15 po), et les premières apothécies sont apparues le 23 juillet dans ce champ. Lors du dernier avertissement, il était mentionné que des apothécies avaient été trouvées à Saint-Charles-sur-Richelieu en Montérégie Est. Or, il s’avère que les champignons trouvés étaient plutôt des « Bird’s nest », qui sont inoffensifs pour la culture. Le montage photo ci-dessous montre la différence entre les deux espèces de champignons.
L’infection par la pourriture à sclérotes se produit aux stades R1 à R3 du soya. Les champs de soya à risque qui sont présentement aux stades R1-R2 devraient faire l’objet d’un suivi plus serré. Pour un champ de soya qui a déjà atteint le stade R3, le risque d’infection est faible. Passé le stade R3, le risque d’infection est encore plus faible. Actuellement, plusieurs champs dans les principales régions productrices de soya sont au stade R2, c’est-à-dire dans la période propice aux infections. Plusieurs autres sont au stade R3 cette semaine, et certains ont même atteint le stade R4.
En fonction du stade de développement de votre culture (cliquez ici pour accéder à un guide visuel permettant d’identifier précisément le stade) et des prévisions de précipitations pour les prochains jours, il convient d’évaluer le risque d’infection. L’appréciation du risque doit être faite pour chaque champ. Pour en savoir plus sur les éléments à considérer lors de la prise de décision quant à l’application ou non d’un fongicide foliaire, veuillez vous référer à l’avertissement No 11 du 26 juillet 2019.
CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR : PÉRIODE À RISQUE DÉPASSÉE POUR LE CANOLA
ET RÉSULTATS DES CAPTURES EN DATE DU 2 AOÛT 2019
Sébastien Boquel, biologiste-entomologiste (CÉROM) et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
ET RÉSULTATS DES CAPTURES EN DATE DU 2 AOÛT 2019
Sébastien Boquel, biologiste-entomologiste (CÉROM) et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
Bien que des captures de cécidomyie aient encore lieu, la grande majorité des champs de canola ne sont plus à risque. Pour rappel, le dommage le plus important pouvant être causé par ce ravageur est l’arrêt de l’élongation de la tige principale, et les stades sensibles sont du stade 3 à 4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59).
Pour consulter le tableau des résultats des captures des adultes de la cécidomyie du chou-fleur exprimés en nombre de cécidomyies par piège par jour et selon le stade de la culture dans les sites suivis par le RAP en date du 2 août 2019, cliquez ici.
Les dommages résultant d’infestation de cécidomyie du chou-fleur peuvent être actuellement visibles dans les champs de canola :
Pour consulter le tableau des résultats des captures des adultes de la cécidomyie du chou-fleur exprimés en nombre de cécidomyies par piège par jour et selon le stade de la culture dans les sites suivis par le RAP en date du 2 août 2019, cliquez ici.
Les dommages résultant d’infestation de cécidomyie du chou-fleur peuvent être actuellement visibles dans les champs de canola :
- Arrêt de l’élongation de la tige résultant en une croissance inégale (photo 1)
- Croissance ralentie des branches secondaires si l’infestation est tardive
- Formation de bouquets de siliques lorsque le point de croissance est endommagé et qu’il y a eu un arrêt de l’élongation de la tige (photo 2)
- Perte de rendement (photo 3)
Par ailleurs, ces dommages peuvent être plus importants en bordure de champ, d’où l’intérêt de dépister à l’intérieur de celui-ci, afin d'avoir une meilleure idée de leur étendue. Même si ces symptômes sont observés, la capacité de compensation du canola pourrait permettre de réduire l’impact sur le rendement même en présence d'une population abondante de cécidomyies du chou-fleur. Au Québec, les pertes de rendement liées à la cécidomyie du chou-fleur dans le canola n’ont que très peu été documentées.
Pour en savoir plus sur ce ravageur et les dégâts qu’il peut occasionner, vous pouvez consulter la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.
Pour en savoir plus sur ce ravageur et les dégâts qu’il peut occasionner, vous pouvez consulter la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.
PUCERON DU SOYA : TOUJOURS RIEN À SIGNALER
Les populations de puceron du soya dans les champs dépistés dans le cadre du RAP Grandes cultures continuent d’être très faibles ou nulles. Cliquez ici pour voir tous les résultats du dépistage.
Le dépistage du puceron du soya n’est donc pas nécessaire pour le moment.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.