Le dépistage des larves de la LÉGIONNAIRE UNIPONCTUÉE : les premières larves pourraient être observées dans les prochaines semaines. Premières captures de CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR dans le canola. La MOUCHE DE HESSE : ce ravageur peut passer inaperçu et causer des dommages au blé.
LE DÉPISTAGE DES LARVES DE LA LÉGIONNAIRE UNIPONCTUÉE
Isabelle Fréchette, agr. et Julien Saguez, biologiste-entomologiste (CÉROM)
En 2019, le RAP Grandes cultures a mis en place un réseau (62 sites répartis à travers la province) pour la capture de papillons de légionnaire uniponctuée à l’aide de pièges à phéromone.
Jusqu’à maintenant, les captures ont été faibles (cliquez ICI pour consulter le graphique des captures hebdomadaires en comparaison avec celles des années précédentes). À noter que des captures un peu plus importantes ont été obtenues dans la région de Lanaudière. Les captures dans quelques pièges installés ailleurs en province, comme en Estrie, dans les Laurentides et en Chaudière-Appalaches, se sont distinguées des autres (cliquez ICI pour consulter les captures obtenues pour chacun des pièges du réseau).
Les larves issues des premiers papillons capturés par le réseau pourraient être suffisamment développées pour être observées dans les champs dans les prochaines semaines.
Dépistage des larves
La méthode recommandée pour le dépistage des larves est la suivante :
- Surveiller régulièrement, tous les 4 jours idéalement, les champs à risque, c'est-à-dire :
- les champs de céréales de printemps et de maïs semés tardivement et mal désherbés (particulièrement les endroits où il y a eu présence ou avec présence de chiendent);
- les peuplements denses de céréales et de graminées vivaces;
- les prairies situées à proximité des cours d'eau.
- Évaluer les densités de larves de légionnaire tôt le matin ou en soirée, au moment où elles sont les plus actives. Le jour, elles se cachent dans la végétation dense et versée ainsi qu'au niveau du sol, sous les débris. Par temps nuageux, les larves se retrouvent parfois à l’intérieur du cornet des plants de maïs et sur les épis des céréales.
- Les larves se nourrissent en commençant à la base des plants de céréales et de graminées. C’est à cet endroit qu’il faut chercher les premiers indices de leur présence. La présence d’excréments est aussi un bon indice.
Lorsqu’un champ de céréales est infesté de larves qui commencent à attaquer la feuille étendard, il faut le dépister quotidiennement pour déceler la présence d’épis coupés. Il arrive parfois que les plus grosses larves coupent les tiges en bas des épis. De tels dommages peuvent alors progresser très rapidement.
Que faire si vous trouvez des larves?
Lors du dépistage, vous pouvez déterminer la santé des larves. Certaines d’entre elles peuvent être parasitées (les photos ci-dessous montrent des cas de parasitisme). Si un grand nombre de larves est parasité, cela signifie qu’un contrôle naturel des populations est réalisé par des ennemis naturels de la légionnaire uniponctuée et qu'il faut éviter de traiter avec un insecticide. De même, il est inutile de traiter quand les larves sont très grosses (> 2,5 cm), car l’insecticide n’est plus efficace à ce stade. Lorsqu'elles atteignent cette taille, elles sont très voraces et causent 80 % des dommages jusqu'à ce qu'elles arrivent à maturité (3,5 cm), d'où l'importance d'effectuer un dépistage fréquent des champs à risque.
Si vous trouvez des larves de légionnaire dans vos parcelles, merci de les faire parvenir au CÉROM. Pour plus d'information pour l’envoi des échantillons, vous pouvez nous contacter : julien.saguez@cerom.qc.ca ou mathieu.neau@cerom.qc.ca
Seuils d’intervention
Culture | Seuils |
Céréales | 54 à 64 larves par mètre carré 2 à 3 % des épis coupés, si les larves sont toujours présentes et actives |
Maïs | 1 larve par 4 plants de maïs |
Prairies | 54 à 64 larves par mètre carré |
CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR : PREMIÈRES CAPTURES DANS LE CANOLA
Line Bilodeau, agr. (MAPAQ), Sébastien Boquel, biologiste-entomologiste (CÉROM) et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
La cécidomyie du chou-fleur est présente dans les champs et peut affecter la culture du canola. En début de saison, en cas d’infestation sévère, elle peut causer l’arrêt de l’élongation de la tige et peut augmenter le délai de maturité. Ce sont surtout les champs semés tardivement qui sont les plus à risque. Toutefois, la grande capacité de compensation du canola peut réduire l’impact sur le rendement même en présence de population abondante de cécidomyie.
Le RAP Grandes cultures surveille l’insecte dans une vingtaine de sites dans les principales régions productrices de canola. Comme depuis le début du suivi de cet insecte par le réseau, on constate que les captures sont très variables d’un champ à l’autre même au sein d’une même municipalité.
La meilleure façon d’évaluer le risque pour un champ donné est de dépister l’insecte à l’aide de pièges à phéromone. Pour limiter les coûts associés au dépistage, il est possible de limiter le piégeage à la période où le canola est le plus à risque, c’est-à-dire du stade 3 à 4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59). Il peut y avoir jusqu’à 4 pics de captures d’adultes par année et les dommages peuvent être observés de 5 à 10 jours après ces pics. Les stades « fin rosette » et « élongation » sont les plus sensibles aux dommages causés par les larves de cécidomyie.
Pour en savoir plus sur l’installation des pièges à phéromone, l’identification et les stratégies à adopter pour surveiller ce ravageur, consulter la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.
LA MOUCHE DE HESSE : CE RAVAGEUR PEUT PASSER INAPERÇU ET CAUSER DES DOMMAGES AU BLÉ
Brigitte Duval, agr., (MAPAQ)
La mouche de Hesse est un ravageur occasionnel du blé au Québec qui peut, dans certains cas, causer des dommages importants. Tant le blé d’automne que le blé de printemps peuvent être atteints. Il est possible d’observer la mouche de Hesse (larves et pupes) ainsi que ses dommages sur le blé à différents stades, mais les stades « fin tallage » et « montaison » sont idéals. Déjà dans certains champs de blé de printemps, des signes de la présence de l’insecte ont été observés. Les symptômes typiques sont : plants de couleur foncée (vert bleuté), feuilles plus épaisses, absence de montaison (voir la photo ci-dessous), peuplement clairsemé, etc. Pour confirmer qu’il s’agit bien d’un dommage de mouche de Hesse, soulevez délicatement les plants de blé à l’aide d’une pelle et séparez les gaines foliaires des tiges afin de trouver les larves (blanches) ou les pupes (qui ressemblent à des graines de lin) à la base des plants.
Pour plus de détails et de photos, consultez la fiche technique Mouche de Hesse. Soyez très attentif lors du dépistage, car les symptômes causés par ce ravageur sont difficiles à déceler, surtout pour un œil moins habitué.
PRÉCISION :
Dans l’avertissement N° 5 du 18 juin dernier, il est écrit que le « Logiciel d’évaluation de la qualité de semis du maïs » est gratuit. C’est plutôt la version 2.3 du logiciel qui est gratuite. Des frais sont associés à l’acquisition de la version la plus récente du logiciel. Comment mentionné dans l’avertissement N° 5, veuillez vous adresser à info@gestrie-sol.com pour de plus amples détails.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.