Survie à l’hiver des céréales d’automne : comment on s’en tire?
SURVIE À L'HIVER DES CÉRÉALES D'AUTOMNE : COMMENT ON S'EN TIRE?
Y. Dion 1, M. McElroy 2, S. Mathieu 1, H. Brassard 1 et M. Neau 3
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheur (CÉROM) 3. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
Y. Dion 1, M. McElroy 2, S. Mathieu 1, H. Brassard 1 et M. Neau 3
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheur (CÉROM) 3. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
Les conditions climatiques ont été jusqu’ici, pour plusieurs régions, peu favorables à un examen poussé des champs de céréales d’automne. Le feuillage de ces cultures peut être endommagé par le gel, mais avant d’évaluer leur survie, il est préférable de laisser quelques jours aux plants afin qu’ils débutent leur croissance printanière.
Les dommages aux cultures peuvent être causés par plusieurs phénomènes :
- Un semis trop tardif à l’automne associé à des conditions ne favorisant pas le développement adéquat des plantules et l’accumulation des réserves pour l’hiver peut rendre les plants plus vulnérables au froid.
- Les conditions hivernales entraînant la fonte du couvert de neige et laissant apparaître les plants sont particulièrement problématiques lorsqu’elles entraînent la formation de glace.
- Les conditions du printemps sont extrêmement cruciales : les fluctuations de température prolongées au-dessus du point de congélation qui sont suivies de gels et la formation de nappes d’eau qui tardent à se résorber occasionnent des conditions d’anoxie (absence d’oxygène) néfastes aux céréales d’automne.
Les céréales d’automne entament un processus d’endurcissement au froid à partir du mois de septembre. La tolérance est au maximum en novembre (figure 1). Au cours de l’hiver et du printemps, le niveau de cette tolérance au froid s’affaiblit selon les températures auxquelles sont soumises les céréales. Plus le réchauffement est important et prolongé, plus le niveau de tolérance au froid est réduit.
La plupart des régions du Québec ont connu un automne exceptionnellement long en 2021, ce qui a permis un bon établissement des céréales d'automne même pour certains semis effectués un peu tardivement. La bonne couverture de neige et le froid continu sans épisodes de redoux devraient également assurer une bonne survie des céréales.
La grande région de Montréal, et plus particulièrement la région de la Montérégie, a été davantage soumise à des conditions de faible couverture de neige à partir de la mi-mars 2022 (figure 2) étant donné les hausses de températures combinées à des précipitations sous forme de pluie. Au cours de cette période, les températures de l’air en journée sont passées au-dessus du point de congélation pour une douzaine de jours et les températures nocturnes étaient souvent autour ou sous le point de congélation. Cette période a été suivie d’un bref épisode de températures sous zéro (figure 2). Quant au gel printanier, trois facteurs peuvent affecter la sévérité des dommages :
- le stade de croissance de la céréale d’automne;
- la température atteinte sous le point de congélation;
- la durée du gel au sol.
Puisque la croissance des céréales n’avait pas encore repris lors des gels printaniers et que l’ampleur et la durée ont été d’une intensité faible à modérée, il est fort probable qu’elles n’auront pas été affectées.
Les températures clémentes des prochains jours permettront d’aller dépister les champs et d’évaluer la survie des céréales d’automne. La fiche technique Comment bien gérer la survie ou la perte de son blé d’automne décrit la marche à suivre, le seuil pour conserver un champ et la gestion des zones détruites par l’hiver.
Pour plus d’information, le Guide de production : céréales d’automne du CRAAQ détaille l’ensemble de ces conditions.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Geneviève Régimbald, agr. (MAPAQ) et Véronique Samson, agr. (MAPAQ) ont également collaboré à la rédaction de cet avertissement. Il a été révisé par Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseur du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.