Où en était rendu le maïs durant la semaine du 28 août 2023?


L‘année 2023 ne passera pas aux annales comme ayant été une bonne année pour le maïs-grain de même que pour bien d’autres productions agricoles. En effet, la saison avait relativement bien débuté et les semis se sont réalisés sans trop de difficultés. Par la suite, la chaleur n’a pas été souvent au rendez-vous. À l’opposé, les épisodes pluvieuses ont été nombreuses et souvent intenses selon les localités. Avec de telles conditions, quelle était l’état de la situation du maïs-grain durant la semaine du 28 août 2023 ?

Dans le cadre des activités du réseau maïs-grain des réseaux des grandes cultures du Québec (RGCQ), des épis ont été échantillonnés sur quatre sites d’essai regroupant près de 200 hybrides différents. Plus de 600 parcelles ont ainsi été échantillonnées au cours de la semaine du 28 août 2023. Les teneurs en eau des grains ont été évaluées pour chacune de ces parcelles.

Au 1e septembre, nous avions déterminé les teneurs en eau de plus de 200 des 600 échantillons recueillis durant la semaine du 28 août. La teneur en eau moyenne des grains des échantillons du site de Saint-Mathieu-de-Beloeil était de 63 %. L’hybride le plus avancé avait une teneur en eau de 57 % et le moins avancé de 69 %. La maturité physiologique est obtenue lorsque la teneur en eau des grains atteint le seuil de 35 %. Les teneurs en eau des grains diminuent en moyenne de 0,8 point de pourcentage d’humidité par jour pendant la période de maturation de la fin août à la fin septembre. En moyenne, le maïs de l’essai de Saint-Mathieu-de-Beloeil devrait parvenir à maturité le 2 octobre en 2023. Le plus hâtif devrait être à maturité le 26 septembre et le plus tardif le 10 octobre.

Selon ces observations, le développement du maïs-grain est-il en avance ou en retard par rapport à la normale ? Des données de teneur en eau des grains ont été recueillies sur le site de Saint-Mathieu-de-Beloeil à la fin du mois d’août de 2001 à 2017. En moyenne, le maïs-grain avait une teneur en eau de ses grains de 60 % au 24 août. Avec une baisse quotidienne de 0,8 point de pourcentage, le maïs-grain parvenait à maturité le 24 septembre à une teneur en eau de 35 %. Basé sur ces observations, le maïs-grain serait donc en retard de 8 jours par rapport à la normale de 2001-2017. Les données recueillies au site de Saint-Alexis-de-Montcalm, tout près de Joliette, indiquaient les mêmes tendances.

La maturité pourrait toutefois progresser plus rapidement puisque les conditions météorologiques annoncées pour le début du mois de septembre semblent être très favorables à la croissance du maïs. En effet, avec des températures bien supérieures à la normale durant la première semaine de septembre, le maïs pourrait rattraper quelque peu son retard. Avec de meilleures conditions de croissance, le maïs pourrait en effet perdre de 1 à 1,3 points de pourcentage d’humidité par jour comparativement à une moyenne habituelle de 0,8. Tout n’est pas perdu, mais il faut que Mère Nature y mette un peu du sien.

Par Gilles Tremblay, agronome, RGCQ

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