Le temps frais et humide succède aux conditions chaudes et relativement sèches qui ont prévalu au cours de la dernière période. Les régions qui longent le fleuve Saint-Laurent ont reçu davantage de précipitations ces derniers jours. Des pertes sont à prévoir là où les champs sont inaccessibles et dont les crucifères qui sont arrivées à maturité ne peuvent être récoltées. Également, on observe davantage de cas d'asphyxie racinaire dans les zones où les sols sont moins bien drainés, notamment les baissières et les bordures de champ.
Les conditions actuelles sont propices au développement de plusieurs maladies. En effet, la présence d'eau libre est favorable à la propagation des maladies bactériennes : pourriture molle bactérienne, tache bactérienne et nervation noire. Du côté des maladies fongiques, bien que les champignons du genre Alternaria soient généralement favorisés par des conditions chaudes et humides, la présence d'eau libre pourrait également contribuer à la progression des taches alternariennes. Également, les conditions fraîches sont propices aux infections et au développement du mildiou, de la pourriture sclérotique et des maladies racinaires (Rhizoctonia sp., Fusarium sp., Pythium sp., hernie des crucifères).
Dans les crucifères-racines, de la rouille blanche (Albugo candida) est observée localement dans Lanaudière. Cette maladie, qui est peu documentée au Québec, peut causer des dommages sévères dans ces cultures puisqu'une progression rapide des symptômes peut provoquer un arrêt de croissance au niveau de la racine tubéreuse. Les symptômes, pouvant être confondus au mildiou, correspondent à des taches jaunâtres sur la face supérieure des feuilles et à la présence de pustules blanches sur la face inférieure. Lors d'une infection plus sévère, les jeunes feuilles sont d'apparence tordue.
Rouille blanche : pustules blanches sur la face inférieure d'une feuille de navet
Photo : CIEL
Rouille blanche : taches jaunâtres sur la face supérieure d'une feuille de navet
Photo : CIEL
Rouille blanche : feuille de navet tordue (dommage sévère)
Photo : CIEL
NOUVEAUTÉ PHYTOPROTECTION
Pour en savoir davantage sur les caractéristiques des différents produits à base de cuivre et les stratégies d’utilisation contre les maladies, nous vous invitons à consulter cette nouvelle publication, Le cuivre dans les cultures maraîchères, rédigée par Isabelle Couture, agronome (MAPAQ) et Nadia Surdek, agronome (Groupe PleineTerre).
Les thrips sont à surveiller dans les champs de choux près du stade pommaison et destinés à l'entreposage. On observe d'ailleurs une plus forte pression du ravageur et des dommages importants dans certaines variétés récoltées récemment. Nous tenons à rappeler qu'il faut intervenir dès qu'on observe ces ravageurs sur les choux afin qu'ils soient atteignables selon le mode d'action des produits appliqués pour les réprimer. Par ailleurs, la pression des pucerons est très variable, tandis que l'activité de la cécidomyie du chou-fleur est généralement modérée. Enfin, une faible pression d'oeufs de la mouche du chou est observée dans les crucifères-racines.
RAPPEL : DESTRUCTION DES RÉSIDUS ET IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération permet d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les crucifères de la saison, mais également sur les crucifères qui seront cultivées dans les années à venir. D'ailleurs, parmi les stratégies préventives de lutte contre la nervation noire, il est recommandé d'enfouir rapidement les résidus de culture pour accélérer leur décomposition.
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et météorologiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale. Faites appel à votre conseiller horticole pour vous aider dans votre choix de culture de couverture à implanter.
Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.