Crucifères, Avertissement No 13, 25 juillet 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Crucifères
Observation de problèmes racinaires lorsque les sols s'assèchent; l'irrigation est en cours lorsque possible. Développement de maladies qui profitent de la chaleur et de l'humidité. Les ravageurs sont toujours actifs. Là où les récoltes sont terminées, il est recommandé d'enfouir les résidus et de semer une culture de couverture. Homologation du PYGANIC EC 1.4 II.
 

ÉTAT GÉNÉRAL DES CULTURES
 

Avec les sols qui s'assèchent dû aux faibles précipitations de la dernière semaine, les plants flétrissent et fanent par endroits, ce qui permet de mieux observer différents problèmes racinaires tels que les dommages occasionnés par les larves de la mouche du chou, la hernie des crucifères et la fonte des semis/tige noire. L'irrigation est donc en cours, lorsque possible, afin de permettre aux crucifères de se développer normalement. Dans les champs où les plants ont eu des poussées de croissance, on remarque des symptômes de brûlure de la pointe, un désordre physiologique associé à une carence en calcium.

Même s'il y a eu peu de précipitations au cours de la dernière période, l'irrigation, les rosées et les taux élevés d'humidité de l'air ont contribué au développement de maladies foliaires. On rapporte une légère augmentation de la présence du mildiou, des taches alternariennes (A. brassicae, A. brassiciola), de la nervation noire et de la pourriture molle bactérienne. De nouveaux cas de pourriture sclérotique sur des choux ont également été observés.

 
Image Agri-Réseau

Pourriture sclérotique

Photo : CIEL



INSECTES RAVAGEURS
 

Les ravageurs profitent des conditions saisonnières pour être actifs; des interventions sont en cours lorsque les seuils d'intervention sont atteints. On observe encore des oeufs et des larves de la mouche du chou. L'activité de la cécidomyie du chou-fleur a augmenté légèrement et on observe un peu plus de dommages que la semaine dernière. Les thrips demeurent à surveiller dans les champs de chou près du stade de pommaison. Attention de ne pas confondre leurs dommages avec les symptômes d'œdème, un désordre physiologique s'exprimant sous forme de petites boursouflures qui surviennent lorsque les racines absorbent plus d'eau que ce que la plante peut en évacuer par transpiration. Les punaises sont observées dans certains champs; elles sont à surveiller là où elles sont très actives. Finalement, les chenilles défoliatrices, la piéride du chou, la fausse-teigne des crucifères et, nouvellement, la fausse-arpenteuse du chou sont toujours présentes; les interventions pour les réprimer semblent bien fonctionner dans la majorité des cas.

 

DESTRUCTION DES RÉSIDUS ET IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE

 

Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération permet d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les crucifères de la saison, mais également sur celles qui seront cultivées dans les années à venir. D'ailleurs, parmi les stratégies préventives de lutte contre la nervation noire, il est recommandé d'enfouir rapidement les résidus de culture pour accélérer leur décomposition.
 
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et climatiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale.


 

HOMOLOGATION DU PYGANIC EC 1.4 II

 
Le PYGANIC EC 1.4 II est maintenant homologué dans le brocoli et les crucifères du groupe de cultures 4-13 (légumes-feuilles) contre différents ennemis tels les pucerons et des chenilles défoliatrices. 

Pour connaître la liste des produits phytosanitaires à usage agricole homologués dans les cultures horticoles au Canada et acceptés par les organismes de certification biologique, nous vous invitons à consulter le bulletin d'information Spécial phytoprotection bio qui a été publié le 19 juillet dernier.


Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
 
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information 2024 N° 1 (herbicides), N° 2 (insecticides) et N° 3 (fongicides). 

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Line Bilodeau, agr., M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.