État des semis et des plantations. La ponte de la mouche du chou ainsi que l'activité des altises et de la piéride du chou ont débuté. Avis aux producteur(trice)s et conseiller(ère)s : questionnaire sur les variétés de brocoli, les pratiques culturales et les taches alternariennes. Rappel sur la biosécurité.
SEMIS ET PLANTATIONS
Plusieurs crucifères ont été semées et plantées avec un retard, acceptable au calendrier de production, là où les précipitations ont compliqué l'accès au champ. La croissance des plants mis en terre est parfois ralentie par le manque d'ensoleillement, les précipitations et les écarts de température. En serre, les conditions nuageuses des derniers jours pourraient nuire à la croissance des transplants puisqu'une luminosité inadéquate peut causer l'étiolement des plantules.
Afin d'assurer un bon suivi phytosanitaire, il est recommandé de commencer le dépistage dès l'implantation des cultures. En régie sous filets, ceux-ci doivent être installés aussitôt la plantation terminée pour assurer une protection adéquate contre les ravageurs. Concernant les applications d'herbicides, les conditions météorologiques jouent un rôle important sur l'efficacité de l'intervention et les dommages qu'elles peuvent occasionner sur la culture (phytotoxicité). Consultez cette fiche technique pour être bien préparé pour le début de saison.
INSECTES RAVAGEURS
Les premiers oeufs de la mouche du chou ont été observés dans les champs du sud-ouest du Québec jusqu'à la hauteur de la Capitale-Nationale. Pour contrôler préventivement ce ravageur dans les crucifères semées ou transplantées, VERIMARK (cyantraniliprole) est le seul produit homologué pour une application dans le sillon ou dans l'eau de transplantation. Pour les applications avant le repiquage des transplants de crucifères-feuilles/fleurs, SUCCESS (spinosad), ENTRUST (formulation de spinosad certifiée biologique) et VERIMARK sont homologués. Attention toutefois de respecter les restrictions aux étiquettes concernant le bassinage en serre des plateaux de transplants.
En ce qui concerne les altises (des navets et des crucifères), elles ont fait leur apparition avec un niveau d'activité relativement faible pour le moment. Une intensification de leur activité est à prévoir avec le temps chaud et sec à venir. Les adultes de la piéride du chou, qui hiberne sous forme de chrysalide, ont également commencé à émerger par endroits. La présence d'oeufs sur le feuillage est donc à surveiller. En régie conventionnelle, les produits utilisés pour contrôler préventivement la mouche du chou sont très efficaces contre ces ravageurs dans les semaines suivant la transplantation.
Quant à la cécidomyie du chou-fleur, selon nos observations des dernières années, les adultes de la génération hibernante émergent habituellement du sol à partir de la fin mai, de la Montérégie jusqu'au Saguenay–Lac-Saint-Jean. D'ici quelques semaines, il sera donc important d'installer les pièges à phéromone pour intervenir lorsque les premières captures seront faites puisque le seuil d'intervention correspond à la présence de l'insecte, notamment pour les crucifères-feuilles et fleurs.
MALADIES ET DÉSORDRES
Pour le moment, seuls quelques cas de fonte des semis, dans les zones moins bien drainées de certains champs, sont rapportés par nos collaborateurs.
Plusieurs problèmes phytosanitaires peuvent être limités par l’utilisation de pratiques agricoles préventives dès le début de saison. Parmi celles-ci, il faut laisser assez d'espace entre les semis et les plantations pour permettre une bonne aération tout au long de la saison et s'assurer d'implanter les cultures dans des sols bien drainés, non compactés et dont la température et le pH sont adéquats.
Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
À la suite du webinaire horticole du 17 avril dernier Brocoli : la lutte contre les taches alternariennes et les ravageurs, qui sera disponible en webdiffusion prochainement, nous avons élaboré un bref questionnaire portant sur les différentes variétés de brocoli et les pratiques culturales pour mieux comprendre pourquoi les taches alternariennes deviennent de plus en plus problématiques dans la culture du brocoli au Québec. À court terme, vos réponses nous aideront à évaluer la susceptibilité des variétés de brocoli aux taches alternariennes et à moyen terme, à examiner comment les pratiques culturales influencent les infections et le développement des champignons. Ce sondage s'adresse aux producteur(trice)s et conseiller(ère)s. Vos réponses nous permettront de mettre en place des essais pour évaluer la sensibilité de différents cultivars dès cette année. Merci de votre collaboration! |
BIOSÉCURITÉ - RAPPEL
Lors de vos visites des cultures, il importe de respecter les principes de biosécurité en productions végétales afin de prévenir et/ou de contrer les risques liés à la transmission d'organismes nuisibles (ex. : nervation noire) par diverses voies de contamination. Pour en savoir plus au sujet de la biosécurité, nous vous invitons à visionner le webinaire Protocole de biosécurité dans les productions végétales et à consulter la section « Organismes nuisibles réglementés » du site Web du MAPAQ ainsi que les protocoles de déplacement pour les Productions végétales et les Entreprises serricoles.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information N° 1 (herbicides 2023), N° 2 (insecticides 2023) et N° 3 (fongicides 2023). Veuillez noter que les versions 2024 de ces bulletins seront bientôt disponibles.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.