Grandes cultures, Avertissement No 14, 28 juillet 2023

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Grandes cultures, avertissement
Risques pour la sclérotiniose du soya. Faible augmentation du puceron du soya. VGOH : augmentation des captures et masses d'oeufs observées. Amarante tuberculée : dépistage et arrachage. Maladies, mycotoxines et fongicides dans le maïs. Dépistage des chrysomèles des racines du maïs. Préserver la qualité des grains des céréales.

 
SCLÉROTINIOSE DU SOYA : QUEL RISQUE?
 Y. Dion1, T. Copley2, Y. Faucher1, S. Mathieu1 et J. Breault1
   1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)

Dans l’ensemble des régions, le soya est en floraison (R1 à R3) et il s’agit de la période critique pour l’infection par Sclerotinia causant la pourriture à sclérotes. Les conditions sont généralement favorables au développement de spores infectieuses, mais la situation n’est pas simple. Le risque d’infection varie selon les conditions spécifiques du champ en culture. Alors, quel est le risque et comment prendre en compte la situation?

Les précipitations et les conditions humides observées depuis les dernières semaines induisent un risque pour la pourriture à sclérotes. Aussi, les températures plus fraîches prévues dès le samedi 29 juillet et la semaine suivante peuvent favoriser le développement des spores infectieuses et l’infection du soya s’il est aux stades critiques d’infection (R1 à R3).

Les observations les plus récentes, de 30 sites de dépistage (Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière, Laurentides, Mauricie, Montérégie et Saguenay–Lac-Saint-Jean) montrent le développement d’apothécies à 9 sites. Voir l'état des observations sur les sites. Dans le tableau des observations, les lignes grisées montrent les données de la semaine du 23 juillet. Le développement des apothécies n’est pas aussi important que les conditions (précipitations, humidité, fermeture des rangs) laissaient présager. Les températures élevées ainsi que la saturation en eau des sols ont pu nuire au champignon et pourraient expliquer le niveau de production d’apothécies observé jusqu’à maintenant.

Le risque d’infection et de développement de la maladie est plus complexe que les seules conditions météorologiques prises isolément des facteurs agronomiques importants. La première condition à prendre en compte est le stade du soya. Le synchronisme du développement des spores infectieuses avec les stades critiques d’infection (R1 à R3) est un élément déterminant. La culture est potentiellement à risque actuellement et pour les prochains jours si elle en est à ce stade de développement phénologique. Si la culture a franchi ces stades critiques, par exemple en R4, le risque d’infection est réduit de façon très importante. Des infections isolées peuvent se produire sur la base de portes d’entrées du champignon par des atteintes aux tissus de la plante (dommages par les insectes ou blessures mécaniques), mais ces événements sont isolés et sans ordre d’importance par rapport aux points d’entrées du champignon que constituent les fleurs.

Afin d'être efficace et justifiée économiquement, l'application d'un fongicide doit se faire au moment où l'ensemble des facteurs de risques météorologiques et agronomiques sont élevés et que le soya est au stade critique pour l'infection. En contrepartie, un traitement au début de la floraison (R1) lorsque le risque est faible n’est pas judicieux. Les plants continuent à développer de la biomasse qui ne sera atteinte par le fongicide et ne sera pas adéquatement protégée.

L’ensemble des facteurs de risque est détaillé dans l'avertissement N° 10 du 4 juillet dernier. À l’examen du risque spécifique de chaque champ, notamment l’historique de la maladie au champ, une intervention avec un fongicide au bon stade de la culture peut être envisagée.

Un traitement fongicide doit cibler un feuillage sec et le délai sans pluie doit être d'un minimum d’une heure. Un délai plus long avant une pluie est préférable : la bouillie doit sécher avant une précipitation. L’efficacité du contrôle de la maladie par un fongicide est fonction notamment d’une bonne couverture de l’ensemble du plant. Pour plus de détail sur l’utilisation des fongicides dans le soya, consulter la fiche technique à ce sujet. L’avertissement N° 11 du 7 juillet 2023 présente les produits homologués et leur niveau d’efficacité.

 
PUCERON DU SOYA : LES POPULATIONS AUGMENTENT TRÈS TRANQUILLEMENT
S. Mathieu1, J. Saguez2, J. Breault1 et S. Boquel2
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

Entre le 17 et le 24 juillet, la densité moyenne provinciale de puceron du soya par plant est passée de 2,2 à 6,2. Les populations sont stables ou en légère augmentation pour l’ensemble des sites. Le nombre maximum moyen de pucerons par plant (158) a été observé dans un champ en Montérégie (St-Robert), et reste est en-dessous du seuil d’alerte de 250 pucerons par plant. L’atteinte du seuil d’alerte signifie que les dépistages doivent être faits tous les 3 jours plutôt que de façon hebdomadaire pour suivre l’évolution des populations de pucerons.

Les pucerons du soya sont présents dans 80 % des sites dépistés dans le cadre du RAP Grandes cultures. Les populations d’ennemis naturels sont également en hausse, notamment les coccinelles, qui ont été observées dans plus de 75 % des champs de soya dépistés. Ces derniers contribuent grandement à maintenir les populations de pucerons sous le seuil d’alerte.

Dépendamment des régions, le stade physiologique du soya varie du stade V8 à R5.  Lors de fortes infestations, la culture présente des risques de dommages jusqu’au stade R5. Cliquez ici pour accéder à un guide sur les stades du soya.
 
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Pour identifier les insectes (ravageurs ou ennemis naturels) actifs dans les champs de soya, consultez le carnet de champ des dépisteurs du RAP Grandes cultures ainsi que la brochure sur la lutte intégrée contre le puceron du soya.

Pour en savoir plus: 
  • Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya
  • Le dépistage du puceron du soya en cinq points
  • Leçons du passé : comment se préparer aux possibles infestations du puceron du soya

 
VER-GRIS OCCIDENTAL DU HARICOT : AUGMENTATION DES CAPTURES DE PAPILLONS ET DÉJÀ DES MASSES D'OEUFS OBSERVÉES
J. Saguez1, J. Breault2 et S. Mathieu2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Au cours de la dernière semaine, les captures de papillons ont augmenté dans toutes les régions du Québec, ce qui signifie que l’insecte est actif sur le territoire. Même si les captures sont encore faibles, le dépistage des masses d’œufs peut débuter dans les champs de maïs à risque de dommages et qui ont atteint le stade VT. En effet, plusieurs masses ont été observées dans certains champs suivis par le RAP Grandes cultures, mais aussi dans d’autres champs, notamment en Outaouais (secteur de Clarendon/Shawville), en Montérégie-Ouest (secteur de Saint-Anicet) et dans les Laurentides (secteur de Saint-André-d'Argenteuil).

Les femelles choisissent des plants qui sont généralement à des stades de développement entourant la floraison du maïs pour pondre leurs œufs. Le dépistage doit être effectué sur toute la superficie du champ de maïs pendant 3 à 4 semaines consécutives puisque les papillons sont habituellement actifs jusqu’à la troisième semaine du mois d’août. Il convient de dépister en priorité les feuilles situées en haut des plants, même si des masses d’œufs peuvent être pondues sur d’autres feuilles.

Après l’éclosion des œufs, les jeunes larves s’alimenteront de pollen avant de migrer vers les épis. La couleur des œufs change au cours du développement. Ils sont de couleur crème au moment de la ponte, puis deviennent rosés puis mauves, en l’espace de 5 à 7 jours, selon les conditions météo. L’éclosion a lieu peu de temps après le passage à la couleur mauve.
 
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Masses d'oeufs de VGOH de différentes couleurs

J. Saguez (CÉROM)


Il est suggéré de dépister 100 plants par semaine, répartis dans 10 stations distinctes à travers le champ. Le seuil d’intervention généralement utilisé en Amérique du Nord est cumulatif. On calcule la moyenne du nombre de plants infestés pendant la période de dépistage. Pour le maïs grain et ensilage, le seuil est atteint lorsque 5 % des plants sont infestés par des masses d’œufs. Dans certains états américains, lorsque des ennemis naturels sont présents (ex: coccinelles, punaises prédatrices, chrysopes), le seuil préconisé est de 8 % de plants infestés. Notez que les œufs peuvent aussi être parasités par des trichogrammes. Dans ce cas, leur couleur est plutôt grise ou noir et opaque.  Aucune larve ne devrait émerger des œufs parasités.
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Les oeufs de VGOH parasités par les trichogrammes peuvent être identifiés tôt au cours du développement. Ils deviennent opaques, gris, puis noir

J. Saguez (CÉROM)


Si une intervention était requise, la liste des produits homologués pour lutter contre le ver-gris occidental du haricot est disponible sur SAgE Pesticides.

La technologie Bt Viptera permet également une bonne protection du maïs contre le VGOH.

Pour en savoir davantage :
  • Ver-gris occidental des haricots dans le maïs
  • Le ver-gris occidental des haricots : biologie, dépistage et stratégies d’intervention
  • Avertissement N° 13 du 21 juillet 2023
 

AMARANTE TUBERCULÉE : C'EST LE BON MOMENT POUR LA DÉPISTER ET L'ARRACHER
S. Mathieu1, M.-E. Cuerrier1, B. Duval1, S. Flores-Mejia2, A. Marcoux1, D. Miville1, A. Picard1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)

Depuis les dernières semaines, neuf nouvelles populations d’amarante tuberculée ont été confirmées par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP). Six populations sont situées en Montérégie, soit dans les MRC du Haut-Richelieu (4), des Maskoutains (1) et de Brome-Missisquoi (1); deux dans les Laurentides, soit dans la MRC de Mirabel; et une au Centre-du-Québec, soit dans la MRC de Drummond. Ces populations ont été confirmées résistantes à un ou jusqu’à trois groupes de résistance, parmi les groupes 2, 9 et 14.

Ce moment de l’année est une bonne période pour observer la mauvaise herbe, puisqu’elle commence à dépasser les plants de soya. Il faut se rappeler également que l’amarante tuberculée peut germer tout au long de la saison de culture et même, pousser sous la canopée des cultures, comme le maïs. Le dépistage régulier des champs est de mise, afin de détecter sa présence et d’éviter que de nouvelles plantules ne produisent des graines. Portez une attention particulière aux entrées de champ et aux zones de vidange de la batteuse. Un protocole harmonisé pour le dépistage de l’amarante tuberculée, incluant de l’information sur son identification, des consignes de biosécurité et de l’information pour l’envoi des échantillons pour réaliser les tests de résistance est disponible ici.

Pour plus d’information sur les méthodes de diagnostic de résistance, consultez l’avertissement Dépistage des mauvaises herbes et détection de résistances ainsi que Votre trousse  « Résistance des mauvaises herbes » pour 2023.
 
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Plants d'amarante tuberculée dépassant les plants de soya

S. Mathieu, agr. (MAPAQ)

 

Puisque la plante n’est pas encore en fleurs, et n’a donc pas produit de graines, le moment est propice pour effectuer de l’arrachage manuel. Cette méthode de contrôle peut être soutenue financièrement par le Plan d’intervention phytosanitaire pour lutter contre l’amarante tuberculée. Ce plan permet également aux producteurs d’obtenir un encadrement agronomique, notamment en établissant une stratégie de lutte basée sur les méthodes préventives telles que la rotation des cultures, sur les différents moyens de contrôle disponibles sur l’entreprise et sur la mise en place de mesures de biosécurité afin d’éviter de disséminer la plante à d’autres champs.

Si vous arrachez des plants d’amarante tuberculée, il est recommandé de les retirer du champ afin d’éviter la production de graines. Même si la floraison n’est pas encore commencée, la plante à la capacité de s’enraciner, de fleurir et de produire de graines viables, même lorsqu’elle est déposée au sol.


Afin de disposer sécuritairement des plants d'amarante tuberculée, il est recommandé de :
  • les enfouir, avant qu'ils aient commencé à produire des graines, à plus de 15 cm dans le sol sans perturbation pendant au moins six semaines;
  • les disposer dans des sacs à ordures qui devront être exposés au soleil pour un minimum de huit semaines et, de préférence, jusqu'au printemps suivant, avant d'être jetés à la poubelle ou envoyés dans un lieu d'enfouissement technique;
  • les rassembler en un amas au sol et les recouvrir d'une bâche noire pendant plus de huit semaines afin de les détruire par solarisation.

Pour plus d’information, consultez le document Évaluation des deux méthodes de gestion de plantes d’amarante tuberculée arrachées à la main : solarisation et enfouissement.
 
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Plant d'amarante tuberculée laissé au sol pendant quelques semaines à la suite de l'arrachage et ayant produit des repousses viables et des fleurs

S. Mathieu, agr. (MAPAQ)

 
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Les plantes d'amarante tuberculée arrachées peuvent être disposées dans des sacs à ordures, puis transportées
à la fin de la séance d'arrachage à un autre endroit pour être solarisées pour au moins huit semaines

S. Flores-Mejia (CÉROM)

 
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Amas d'amarante tuberculée recouvert d'une bâche

S. Mathieu, agr. (MAPAQ)


Lorsque vous visitez un champ avec présence d’amarante tuberculée, n’oubliez pas de respecter les mesures de biosécurité comme le nettoyage des vêtements, des bottes et de votre véhicule, afin de ne pas contaminer d’autres champs, soit par des graines ou par le pollen de la plante. Pour plus d’information à ce sujet, consultez la Trousse d’information sur la biosécurité dans le secteur des grains, notamment la fiche portant sur les lignes directrices pour les intervenants du secteur des grains.

Pour plus d'information :
  • Biologie, dépistage et stratégies d’intervention de l’amarante tuberculée.  https://www.youtube.com/watch?v=SWTgWvXL2n4
  • Sommaire des ressources pour lutter contre l’amarante tuberculée. https://www.agrireseau.net/documents/109388/

 
MALADIES, MYCOTOXINES ET FONGICIDES APPLIQUÉS DANS LE MAÏS GRAIN ET ENSILAGE : QUE SAVONS-VOUS?
Auteurs 2022 : L. Bilodeau1, B. Duval1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)

Parmi les maladies du maïs grain et ensilage, ce sont les maladies des épis qui sont les plus préoccupantes, puisqu’elles peuvent produire des toxines dommageables pour la santé humaine et animale. C’est lors des premiers jours suivant la sortie des soies que le maïs est le plus sensible à ce type d’infection. Est-ce qu’une application de fongicide à ce stade est avantageuse?

Au Québec, tant pour le maïs grain que le maïs ensilage, une application de fongicide a peu de chance d’être rentable. Par contre, un traitement fongicide pourrait être envisagé dans une situation réunissant plusieurs facteurs de risque (pression de maladie, historique du champ, cultivar sensible, etc.). Pour tous les détails, consultez la fiche technique Maladies, mycotoxines et fongicides appliqués au champ dans le maïs grain et le maïs ensilage : que savons-nous? Elle contient plusieurs informations sur les maladies du maïs, le dépistage, les bonnes pratiques de prévention et d’application de fongicides, la rentabilité des traitements fongicides et les autres considérations entourant la gestion des moisissures et des mycotoxines. Cette fiche technique contient également des informations à jour sur des essais d’applications de fongicides réalisés au Québec dans du maïs ensilage.

Les blessures causées aux épis plus tard en saison par des insectes comme le ver-gris occidental des haricots (VGOH) peuvent créer une porte d’entrée pour des maladies de l’épi, provoquant une infection plus tardive. Une application de fongicide au stade des soies du maïs ne protégera pas les épis contre ces infections tardives. Pour réduire les blessures dues aux insectes, surveillez la présence de ces derniers dans les champs à risque. Pour ce qui est du VGOH, une intervention insecticide peut être envisagée si le seuil économique d’intervention est atteint, basé sur un dépistage des masses d’œufs réalisé pendant que le maïs est à un stade attractif à la ponte.
 
 
CHRYSOMÈLES DES RACINES DU MAÏS : C'EST LE TEMPS DE DÉPISTER LES ADULTES
J. Breault1, B. Duval1, J. Saguez2 et S. Boquel2
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

Depuis quelques jours, les adultes des chrysomèles des racines du maïs (CRM) de l’Ouest (rayée jaune et noire) et du Nord (verte) commencent à émerger dans certains champs de maïs. Si des larves étaient présentes dans le sol, elles devraient avoir terminé d’effectuer des dommages racinaires, puisqu’elles passent par un stade d’inactivité (pupe) avant de devenir adulte. C’est donc la période idéale pour évaluer les dommages racinaires. Découvrez comment faire en cliquant sur ce lien. Les causes des cols d’oie peuvent être multiples : précipitations abondantes, de forts vents, des dommages d’herbicides, chrysomèles des racines du maïs, etc.

Dans le cadre du RAP Grandes cultures, le dépistage des adultes est réalisé à l’aide de pièges collants jaunes. Cette méthode simple et fiable consiste à installer 4 pièges par champ au début du mois d’août. Les 2 premiers pièges sont placés sur un même rang et espacés d’au moins 60 pas, puis les 2 autres pièges sont placés sur un second rang, éloigné d’au moins 40 rangs du premier. Le piège est fixé à la tige du plant de maïs, surface collante vers l’extérieur, à la hauteur de l’épi, en utilisant des attaches (voir ci-dessous). Les pièges sont changés aux deux semaines jusqu’à la fin août. Pour plus de détails, consultez le protocole de piégeage du RAP. Cliquez ici pour accéder au site Internet du fournisseur de pièges collants jaunes AM utilisés par le RAP. Notez que tout autre piège collant d’une même taille et de même couleur pourrait être utilisé.
 
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Piège collant jaune fixé à une tige de maïs

J. Saguez (CÉROM)

 
Le décompte des adultes de CRM est fait pour chaque piège collant, en prenant soin de distinguer les CRM du Nord et de l’Ouest (aide à l’identification, cliquer ici). Les CRM de l’Ouest sont généralement plus abondantes. L’abondance quotidienne moyenne de CRM est obtenue en calculant la moyenne des captures pour les 4 pièges pour chacune des espèces et en divisant par le nombre de jours pendant lesquels les pièges sont restés dans le champ. Le seuil économique d’intervention est de 4 à 7 CRM de l’Ouest/piège/jour et de 10 CRM du Nord/piège/jour.

Une autre façon de dépister les CRM consiste à observer les adultes, c’est-à-dire de compter le nombre de CRM par plant de maïs sur une centaine de plants en parcourant le champ (ex. : 10 stations de 10 plants). Ce dépistage devrait être fait une fois par semaine à partir du début août, et ce, jusqu’à ce que les populations observées aient diminué ou que le seuil soit atteint. Dans ce cas, le seuil économique d’intervention est de 2 CRM du Nord par plant ou de 1 CRM de l’Ouest par plant, en moyenne. Ces insectes sont très mobiles lorsque qu’ils sont dérangés : il faut donc approcher les plants doucement pour bien évaluer les populations. Les CRM adultes peuvent être observées en train de s’alimenter de différentes parties aériennes des plants de maïs.
 
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Dommages d'alimentation de chrysomèles des racines du maïs adulte sur différentes parties aériennes de plants de maïs

J. Saguez (CÉROM)


Le dépistage des adultes permet d’évaluer les populations présentes dans les champs, de vérifier si celles-ci dépassent ou non les seuils économiques d’intervention et de déterminer, s’il y a lieu, la méthode de lutte à utiliser pour l’année prochaine. Le meilleur moyen de contrôler la CRM est d’éviter de semer du maïs sur un précédent de maïs, puisque l’insecte se nourrit presque exclusivement de maïs. Les résultats de piégeage des adultes de la CRM du RAP Grandes cultures montrent que depuis plusieurs années, le seuil de 4 CRM de l’Ouest/piège/jour a été dépassé dans certains champs en maïs continu, alors qu’il n’a jamais été dépassé dans le cas de rotation maïs-soya (figure 1). La rotation des cultures est donc un excellent moyen de lutte.
 
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Nombre moyen de chrysomèles des racines du maïs du Nord et de l'Ouest/piège/jour pour 439 champs de maïs en fonction de la
rotation des cultures de 2008 à 2022


Dans le cas où une rotation n’est pas possible, l’utilisation d’un hybride Bt-chrysomèle peut être envisagée. Étant donné que ce ravageur a le potentiel de développer des résistances à cette technologie, le recours à ces hybrides ne devrait pas être systématique. L’utilisation d’hybrides Bt-chrysomèle devrait être limitée aux champs de maïs semés sur précédent de maïs ayant eu d’importants dommages racinaires causés par la CRM ou une présence d’adultes dépassant le seuil économique d’intervention lors de la saison précédente. Pour prévenir la résistance, il est important de mettre en place une stratégie de prévention contre la résistance de la CRM au maïs Bt.

Pour plus d’information
  • Fiche technique Stratégie de prévention contre la résistance de la chrysomèle des racines du maïs au maïs Bt
  • Vidéo Comment gérer les chrysomèles des racines du maïs dans le maïs grain et ensilage 
  • Avertissement N° 11 du 7 juillet 2023 Plants de maïs en forme de cols d’oie : dépister les chrysomèles des racines du maïs et évaluer les dommages.
 
 
RÉCOLTE DES CÉRÉALES : PRÉSERVER LA QUALITÉ DES GRAINS
Y. Dion1
1. Agronome (MAPAQ)

Dès l’atteinte de la maturité et du pourcentage d’humidité adéquats, il est important de rapidement récolter les céréales afin de préserver la qualité des grains.

La maturité complète est atteinte au stade 89-90 de l’échelle Zadoks. À ce stade, le grain est dur et difficile à enfoncer avec l’ongle d’un doigt. À la moissonneuse-batteuse, la récolte des céréales devrait être effectuée à des teneurs en eau du grain entre 14 et 18 %. À des humidités plus élevées, il est possible de récolter grâce à la technique d’andainage, et ce, jusqu’à une teneur en eau du grain de 24 %.

Une récolte faite dès que les grains sont à une teneur en eau adéquate permet d’éviter les problèmes suivants :
  • Augmentation des risques de verse. La verse des céréales entraîne plusieurs inconvénients, dont la difficulté et le ralentissement de la récolte, ainsi que la diminution de la qualité des grains. Si la pluie, les conditions climatiques et le sol mouillé retardent la récolte, la verse chez les céréales amplifie les problèmes décrits ci-dessous.
  • Risques de développement de mycotoxines dans les grains. Même si les conditions ont été défavorables à l’infection causant la fusariose ou la brûlure de l’épi, de faibles niveaux d’infection peuvent être des foyers de développement des champignons et ainsi augmenter les teneurs en mycotoxines dans les grains. C’est particulièrement le cas lorsque la verse est présente.
  • Réduction de la qualité des grains. Le contenu et la qualité en protéines et en amidon peuvent réduire considérablement si les grains sont laissés trop longtemps au champ. La qualité panifiable des blés est influencée par les conditions (lumière, humidité, oxygène et température) favorisant la germination sur épi. Certains types de blé (les blés d’automne pour pâtisserie ou « blés blancs ») ou certains cultivars sont plus sensibles à la germination sur épi. Les exigences du marché pour les orges de brasserie sont particulièrement strictes en ce qui concerne l’indice de chute et les toxines du grain. Avant même que ce soit visible sur les grains, lorsque le processus de germination est commencé, la qualité boulangère des blés est affectée par les enzymes de dégradation des protéines et de l’amidon. L’orge brassicole est aussi affectée lorsque ce processus est déclenché chez la plante.
  • Perte de grains au champ par égrenage. Il y a des différences variétales, mais généralement, des épis trop matures sont sujets à l’égrenage, c’est-à-dire que les plants relâchent une partie de leurs graines au champ. Au stade Zadocks 93, le risque de perte de grain en milieu de journée est élevé.
  • Noir des céréales (ou fumagine). Maladie qui peut se former sur les épis et la paille lorsqu’une culture de céréales est laissée trop longtemps au champ. Ce phénomène est causé par les différentes espèces de champignons qui colonisent les tissus âgés.

D’autres conditions déterminantes pour préserver la récolte sont la ventilation ou le séchage des grains et les conditions d’entreposage. Les grains sont des organismes vivants, ils respirent et dégagent du CO2 et de l’eau. À la récolte en été, les grains sont chauds : il est important d’abaisser rapidement leur température par la ventilation. La baisse de température va réduire et maintenir au plus bas le métabolisme des grains et participer ainsi à une bonne conservation. Pour de l’information sur ces aspects, consultez ce document.

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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