Crucifères, Avertissement No 7, 16 juin 2022

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Crucifères
Les pluies abondantes et les températures fraîches ralentissent les opérations au champ. Les sols humides sont propices au développement de maladies du sol et de certains désordres physiologiques. La ponte de la mouche du chou est en baisse. L'activité de la cécidomyie du chou-fleur est en légère hausse dans le sud-ouest de la province. Plusieurs autres ravageurs sont actifs, avec une intensité variable selon la région, la culture et la régie.


La dernière semaine a été marquée par des pluies abondantes et des températures fraîches. Ces conditions retardent les opérations au champ, dont les semis et les plantations, affectant la qualité des transplants (étiolement en plateaux multicellules). Par ailleurs, quelques cas d'œdème (intumescence) sont rapportés dans des champs de choux plus avancés et de l'asphyxie racinaire est observée dans les zones d'accumulation d'eau. Aussi, le sol frais et humide est favorable au développement des maladies du sol telles que la fonte des semis/tige noire et la hernie des crucifères ainsi qu'à l'infection des plants. À noter que les symptômes de la hernie des crucifères seront davantage visibles une fois le sol asséché. Également, les premiers symptômes de mildiou (crucifères-racines) et de tache bactérienne (jeunes transplants de crucifères-feuilles/fleurs) ont été observés. Ces maladies sont, elles aussi, favorisées par les conditions météorologiques actuelles.
 
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Symptômes de mildiou sur des feuilles de rabiole : petites taches jaunes sur la face supérieure des feuilles (photo du haut) et présence de mycélium sur la face inférieure (photo du bas) 

Photos : CIEL

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Tache bactérienne sur jeune transplant de chou

Photo : Pr'Eau maraîcher conseil


INSECTES RAVAGEURS

La ponte de la mouche du chou est en baisse. Les larves sont principalement observées dans les champs non traités ainsi que dans ceux traités plus tôt en saison et dont la rémanence des produits au semis/transplantation tire à sa fin. Le dépistage destructif (arracher les plants) est souvent fort utile pour trouver les larves cachées dans la tige et les racines des plants.
 
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Dégâts et larves de mouche du chou sur une racine tubéreuse de rabiole

Photo : CIEL

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Dégâts et larves de mouche du chou sur la tige/racine d'un chou

Photo : CIEL


 
Rappel concernant l'utilisation du chlorpyrifos contre la mouche du chou :
Concernant l'utilisation du chlorpyrifos, l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et divers intervenants du milieu, a publié le Guide des bonnes pratiques visant une utilisation raisonnée du chlorpyrifos dans les crucifères. Dans ce document, vous trouverez une foule de renseignements, notamment les produits de remplacement du chlorpyrifos qui doivent être appliqués au semis ou à la plantation, ainsi que des arbres décisionnels pour appuyer la justification agronomique. À noter que pour les crucifères-feuilles et fleurs, l'utilisation du chlorpyrifos ne peut pas être justifiée à la plantation puisqu'il existe des solutions de rechange. Dans les crucifères-racines, la justification n'est possible que si l'intervention est nécessaire. Le tableau de la section 6.2 Gérer le risque de ce guide (p. 28) présente les usages à éviter. Par ailleurs, sachez que le chlorpyrifos a été interdit à l'hiver 2022 aux États-Unis; cette matière active ne peut donc plus être utilisée sur les crucifères destinées au marché états-unien. Pour plus d'information, consultez les liens suivants : US EPA et Regulation.gov.

Une faible augmentation des captures de cécidomyie du chou-fleur est observée sur plusieurs sites du Réseau de piégeage de la cécidomyie du chou-fleur du RAP Crucifères dans le sud-ouest du Québec. Dans des champs cultivés en crucifères à l'automne 2021, les captures de la génération hibernante sont toujours en hausse. 
 
Quant aux altises (des navets et des crucifères), à la piéride du chou et à la fausse-teigne des crucifères, elles ont été observées dans plusieurs champs, avec une pression variable selon, notamment, la régie et la culture. La présence de la fausse-arpenteuse du chou est maintenant rapportée dans le sud-ouest de la province. 

Nous tenons à rappeler que la protection des crucifères à l'aide de filets anti-insectes permet de lutter efficacement contre la grande majorité de ces ravageurs, à condition que ces filets soient mis en place dès l'implantation de la culture, que leurs mailles ne dépassent pas 1 mm de diamètre et que leur installation ne laisse aucune porte d'entrée aux insectes. L'utilisation d'arceaux contribue à améliorer la ventilation sous filet, à réduire les dommages aux filets causés par les altises qui grignotent à travers et à limiter la ponte de la fausse-teigne des crucifères. 

Enfin, des interventions localisées sont nécessaires pour contrôler les vers gris présents dans certains champs. Si vous observez des vers gris dans les champs de crucifères, contacter l'avertisseure (i.lefebvre@ciel-cvp.ca) afin d'envoyer gratuitement des spécimens au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ. Vous participerez ainsi à mieux documenter la problématique des vers gris au Québec. Quelques dégâts de tipules et de vers fil-de-fer sont également rapportés, notamment dans des retours de prairie ou de grandes cultures.
 
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information N° 1 (herbicides) 2022, N° 2 (insecticides) 2022 et N° 3 (fongicides) 2021. Veuillez noter que la version 2022 du bulletin fongicides sera bientôt disponible. 
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 

 
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agronome (MAPAQ), puis révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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