PUCERON DU SOYA : forte baisse dans plusieurs champs, hausse observée dans d'autres. POURRITURE À SCLÉROTES : surveillez les champs à risque. CHRYSOMÈLE DU HARICOT : deuxième vague d'adultes et autres défoliateurs du soya. Impact possible des INSECTES sur la POLLINISATION du maïs. VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS : hausse des captures d'adultes et dépistages des masses d'oeufs.
Télécharger l'enregistrement audio de l'avertissement
PUCERON DU SOYA : FORTE BAISSE DES POPULATIONS DANS PLUSIEURS CHAMPS, HAUSSE OBSERVÉE DANS D’AUTRES
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya
Parmi les 22 champs suivis par le RAP qui atteignaient le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant, la semaine dernière, 14 champs ont vu leurs populations naturellement diminuer, 2 champs sont restés stables, et les pucerons sont en augmentation dans 3 champs. Les trois autres champs ont été traités avec un insecticide. En dehors des suivis réalisés par le RAP, une chute drastique des pucerons dans certains champs, en l’espace de deux à trois jours, a également été rapportée. Des traitements qui devaient avoir lieu cette semaine, en Montérégie, ont été annulés en raison du phénomène.
Les populations de pucerons dénombrées, par les dépisteurs du RAP, en début de semaine sont en baisse dans presque tous les champs suivis en Outaouais, en Montérégie, dans la région de Lanaudière et dans les Laurentides. L’action des ennemis naturels a contribué à la chute des populations de pucerons. Les plus récentes pluies ont également pu avoir un impact. Une hausse plus ou moins importante selon les champs est toutefois observée dans la Capitale-Nationale, au Centre-du-Québec, en Chaudière-Appalaches de même qu’en Estrie.
Le tiers des champs de soya suivis par le RAP a maintenant atteint le stade de croissance « R5 », où l’on peut observer les premières graines mesurant au moins 3 mm dans les gousses situées dans l’un des quatre nœuds supérieurs. Au-delà de ce stade, un traitement insecticide a peu de chances d’être rentable. Le dépistage des champs qui n’ont pas atteint le stade « R5 » est toujours recommandé. Rappel : le seuil de 250 pucerons par plant n’est pas un seuil d’intervention, car même à des densités beaucoup plus élevées, il n’est pas recommandé de traiter si l'on observe une diminution ou une stabilisation des populations trois jours plus tard. Un suivi serré du champ est cependant nécessaire pour s’assurer que la répression naturelle se poursuit. Cliquez ici pour accéder à un guide sur les stades du soya. Pour en savoir plus sur le dépistage du puceron et la stratégie d’intervention, consultez l’avertissement Nº 11 du 9 juillet 2021.
POURRITURE À SCLÉROTES : CHAMPS À RISQUE SOUS SURVEILLANCE
Groupe de travail sur les maladies des grandes cultures
Le dépistage effectué cette semaine a permis d’observer la présence d’apothécies qui produisent des spores infectieuses dans la grande majorité des sites en observation (31 sites sur 34).
Les conditions météorologiques des derniers jours et les prévisions météorologiques des jours à venir sont favorables à la germination des sclérotes, au développement d’apothécies et à l’infection. Les stades de développement du soya « R1 » à « R3 » sont les plus critiques, puisqu’une infection à ces stades pourrait causer des pertes de rendement. À partir du stade « R4 » (lorsqu’au moins une gousse de 2 cm est présente sur l’un des 4 nœuds les plus élevés de la tige principale), les risques d’infection et de dommages sont moindres. À ce stade, les résultats d’une étude américaine ont démontré que des applications de fongicides n’amenaient pas de bénéfice économique. Cliquez ici pour accéder à un guide d’identification des stades du soya.
Ces conditions font en sorte qu’il est opportun de vérifier le stade de votre culture, et de tenir compte des autres facteurs de risque afin d’évaluer la pertinence d’un traitement fongicide. L’appréciation du risque doit être faite pour chaque champ. Pour plus d’information sur les facteurs de risque, cliquez ici. Deux de ces facteurs, sont essentiels à considérer, sont l’historique d’infestation du champ et la sensibilité de la variété à la maladie.
Dans certains champs, les premiers symptômes de la pourriture à sclérotes pourraient être observés. Des feuilles desséchées dans le haut des plants sont souvent un bon indicateur du début de l’infection. La moisissure blanche se situe généralement à la base des plants. Consultez cette fiche technique pour plus de détails.
Certaines matières actives contenues dans les fongicides visent à empêcher la germination des spores qui se déposeraient sur le plant. D’autres matières actives permettent, si l’infection a débuté, de réprimer le développement dans les tissus non atteints par le champignon et dans les nouveaux tissus de la plante. Ils n'auront toutefois pas d’effet curatif sur les tissus déjà infectés.
Il est à noter que les fongicides foliaires ont un impact négatif sur les champignons entomopathogènes qui contribuent à abaisser les populations de puceron du soya.
Afin de connaître les traitements fongicides homologués pour lutter contre la pourriture à sclérotes dans la culture du soya (incluant les biofongicides) et les indices de risques pour la santé et l’environnement qui y sont associés, consultez les liens suivants provenant de SAgE pesticides :
- Fongicides homologués en application foliaire terrestre.
- Fongicides homologués en application foliaire aérienne (si ce type d’application est préconisé, voici un court document de référence sur la pulvérisation aérienne des pesticides).
DEUXIÈME VAGUE D’ADULTES DE CHRYSOMÈLE DU HARICOT
ET AUTRES DÉFOLIATEURS DANS LE SOYA
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya
ET AUTRES DÉFOLIATEURS DANS LE SOYA
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya
La génération de chrysomèle du haricot issue des adultes ayant pondu plus tôt au printemps émerge après la mi-juillet. Ces adultes vont se nourrir, ces prochaines semaines, du feuillage et des gousses du soya. Des observations de cette deuxième vague d’adultes sont rapportées au RAP Grandes cultures depuis la semaine dernière. Ces cas ne nécessitent pas d'intervention pour le moment.
En plus de la chrysomèle du haricot, différents insectes défoliateurs du soya peuvent être observés à cette période de la saison : scarabée japonais, méloé cendré, belle dame, criquets, altise à tête rouge, etc. Afin d’évaluer l’impact des insectes défoliateurs dans la culture du soya, on recommande d’évaluer le pourcentage total de défoliation ainsi que le stade de croissance de la culture, et ce, quel que soit l’insecte. Au Québec, aucun seuil d’intervention n’a été validé. Toutefois, le seuil utilisé en Ontario est de 15 % de défoliation, du début de la floraison (R1) jusqu’au remplissage des gousses (R4).
Afin d’estimer le pourcentage de défoliation d’un champ de soya, prélevez, dans 10 zones du champ, de 1 à 3 feuilles trifoliées dans le milieu du feuillage de 5 plants (au moins 50 feuilles par champ au total). Les 10 zones doivent être bien réparties dans le champ, puisqu'il est normal de voir plus de dommages en bordure de champ. Pour chaque feuille examinée, jetez la foliole la moins endommagée et la foliole la plus endommagée. Comparer la foliole restante au montage photographique ci-dessous pour déterminer le pourcentage de défoliation. Finalement, faites la moyenne de toutes les folioles évaluées.
Aux stades « R5 » et « R6 », le seuil d’intervention est de 25 % de défoliation ou 10 % des gousses endommagées. L’évaluation des dommages aux gousses et des gousses coupées se fait sur 2 plants par station, pour un total de 10 stations. Le pourcentage de gousses endommagées est déterminé en faisant le ratio du nombre de gousses coupées et/ou présentant des dommages sur le nombre de gousses totales sur les plants. Un traitement pourrait être justifié si le seuil de défoliation est atteint ou si 10 % des gousses présentent des dommages. Enfin, il faut aussi tenir compte du nombre et de l’activité des chrysomèles (s’alimentant sur les gousses).
Dans le cas particulier de la chrysomèle du haricot, bien qu’il n’existe pas de tels seuils d’intervention au Québec, le site internet de l'Université Purdue propose un tableau d’intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives dans le champ, et de la maturité des plants. Les chrysomèles sont collectées à l’aide d’un filet fauchoir en faisant un mouvement pendulaire, et ce, sur un seul rang de soya semé aux 30 pouces.
Pour connaître les insecticides homologués contre la chrysomèle du haricot, consultez cette liste sur le site de SAgE pesticide.
IMPACT POSSIBLE DE CERTAINS INSECTES (CHRYSOMÈLE DES RACINES DU MAÏS, ALTISE À TÊTE ROUGE ET SCARABÉE JAPONAIS) SUR LA POLLINISATION DU MAÏS
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs des semis
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs des semis
Les adultes des chrysomèles des racines du maïs, d’altises à tête rouge et de scarabées japonais peuvent être observés en ce moment en train de s’alimenter sur les feuilles du maïs. Toutefois, leur impact est plus important lorsqu’ils s’attaquent aux soies : cela peut affecter la pollinisation.
Dans quelles situations y aurait-il un impact notable sur le rendement du maïs grain?
L’impact pourrait être important si toutes les conditions suivantes sont présentes lors du dépistage :
- Moins de la moitié du champ est pollinisée (pour évaluer l’état d’avancement de la pollinisation, consultez la méthode en cliquant ici – voir page 3).
- La portion de soies sortant de l’épi mesure moins de 1,3 cm (0, 5 po).
- Les ravageurs sont présents et s’alimentent sur les soies :
- Altise à tête rouge : pas de seuil économique d’intervention disponible.
- Chrysomèles des racines du maïs : l’Université de l’Iowa utilise un seuil de 5 individus ou plus par plant.
- Scarabée japonais : certains États américains utilisent un seuil de 3 adultes et plus par épi.
HAUSSE DES CAPTURES DE PAPILLONS DU VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS : LE DÉPISTAGE DES MASSES D’ŒUFS DOIT SE POURSUIVRE
Groupe de travail sur les ravageurs des papillons
Les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) ont augmenté considérablement cette semaine. Le pic de captures devrait être atteint prochainement, dans plusieurs régions. Des spécimens sont retrouvés dans la quasi-totalité de la centaine de sites de piégeage de papillons. Cliquez ici pour accéder aux résultats détaillés pour chacune des régions.
Bien que les captures de papillons soient parfois importantes, elles ne permettent pas de prédire dans quels champs des masses d’œufs seront pondues et quelle sera leur abondance. Il est donc important de cibler des champs à risque pour le dépistage des masses d’œufs, c’est-à-dire ceux qui sont situés dans des zones sableuses, qui ont déjà subi des dommages par le passé et qui présentent une croissance inégale des plants. Les papillons femelles cherchent à pondre sur des plants dont les croix sont sur le point de sortir ou tout juste sorties.
Jusqu’à maintenant, des masses d’œufs ont été dépistées dans 21 des 43 champs suivis dans le cadre du RAP. L’Outaouais est la seule région où des champs ont atteint le seuil économique d’intervention de 5 % (seuil cumulatif). Selon certains États américains, en présence d’ennemis naturels, le seuil pourrait être augmenté à 8 %.
Région | Nombre de champs dépistés pour les masses d’oeufs | Nombre de champs où la présence de masses d’œufs ou de jeunes larves a été détectée | Nombre de champs atteignant le seuil cumulatif de 5 % des plants porteurs de masses d’œufs ou de jeunes larves | Seuil cumulatif maximum atteint |
---|---|---|---|---|
Abitibi-Témiscamingue | 3 | 0 | 0 | - |
Bas-Saint-Laurent | 3 | 3 | 0 | 2 % |
Capitale-Nationale | 3 | 0 | 0 | - |
Centre-du-Québec | 3 | 0 | 0 | - |
Chaudière-Appalaches | 3 | 0 | 0 | - |
Estrie | 3 | 2 | 0 | 1 % |
Laurentides | 3 | 2 | 0 | 2 % |
Mauricie | 3 | 0 | 0 | - |
Montérégie-Est | 4 | 1 | 0 | 1 % |
Montérégie-Ouest | 9 | 6 | 0 | 2 % |
Outaouais | 6 | 5 | 2 | 23 % |
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été révisé par Marianne St-Laurent, agr. M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.