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Eh oui, je peux très bien l’imaginer. Lorsque j’étais jeune, mon frère et sa conjointe étaient voisins de la maison familiale. Étant conjointe d’un agriculteur, j’ai vécu près de 30 ans en face de mes beaux-parents. De plus, comme psychologue en milieu agricole, nul besoin de vous dire que des histoires de familles, j’en ai entendu et vu une puis une autre. En plus, j’ai eu une promotion depuis quelques années : je suis devenue belle-mère!
Donc en qui a trait à la cohabitation avec la belle-famille, disons que j’ai développé une certaine expertise. Chose certaine, ce n’est pas toujours facile la vie avec la belle-famille, que l’on soit d’un côté ou de l’autre.
« On ne choisit pas la belle-famille, on la subit. »
Pour certains, s’accommoder avec la belle-famille peut s’avérer plus facile. On peut certainement limiter plus facilement les conflits lorsqu’on visite la belle-famille quelques fois par année. Les beaux-parents se montrent accueillants et les beaux-enfants agréables. Évidemment, c’est plus simple lorsque chacun possède ses zones d’intimité, de décisions et surtout lorsque l’on ne voit pas tout ce qui se passe dans la vie des autres. Lorsque les choses sont trop difficiles, on espace ou on écourte les visites tout simplement!
Dans le contexte agricole, la vie est différente. En plus de travailler ensemble, on demeure très près. On voit donc beaucoup de choses…
- « Elle n’est pas encore partie en ville, ça fait cinq fois cette semaine! »
- « Comment ça se fait qu’il n’est pas ressorti pour travailler, ça fait plus d’une heure qu’il est entré dîner. »
- « Il se lève bien tard pour aller au train depuis qu’il est avec elle. »
Parfois, les parents font de l’ingérence dans leur rôle de grands-parents : « tu ne devrais pas lui acheter ceci, tu devrais l’habiller comme cela ». Ils en font également dans la gestion financière du couple de leur enfant : « pourquoi as-tu rénové la cuisine? Elle était correcte comme elle était ». Parfois c’est l’inverse.
Quand parler et quand se taire? Pas toujours facile de le savoir. Toutefois, plus la relation est mature et saine, plus on peut se parler de nos attentes mutuelles, de nos préoccupations, de nos limites et ainsi gérer nos différends.
Est-ce que le comportement de l’autre me regarde? Ça dépend. Que votre enfant décide de faire baptiser ou non l’enfant? Pas de vos affaires. Que votre bru décide de peinturer la cuisine en rouge? Pas de vos affaires. Qu’elle décide d’inscrire le petit Tommy au cours de ballet? Pas de vos affaires.
Mais qu’en est-il lorsque le coût de vie ainsi que le style de vie d’un des partenaires mettent en péril le futur de l’entreprise et que vous êtes associés? Là, c’est de vos affaires! Concernant le salaire, les avantages sociaux, les conditions de travail et les responsabilités des associés, il doit y avoir des règles claires et acceptées. Ces thèmes devraient s’insérer dans la vision de l’entreprise.
Par la suite, la gestion de son salaire et de ses congés devient un choix personnel. Toutefois, si vous devenez attitré comme gardienne de vos petits-enfants chéris, là c’est à vous de transmettre vos limites!
Bref, si les choix de l’autre ont des conséquences réelles dans votre vie ou si vous croyez que la santé physique ou mentale d’un des vôtres est en danger, c’est de vos affaires. Il est de votre responsabilité d’en discuter d’une façon constructive. C’est pourquoi chacun devrait se rappeler qu’il est toujours bon de « se mêler de ses affaires ».
Bonne réflexion!
Pierrette Desrosiers, M.Ps.
Psychologue du travail, conférencière, formatrice et coach d’affaires.
Spécialisée en transfert d’entreprises familiales
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