Adopter les haies fruitières pour la mécanisation dans les vergers

Au cours de 25 dernières années, beaucoup d’avancées technologiques et de recherches se sont consacrées à la mécanisation de certaines opérations culturales dans les vergers. Au Québec, cette pratique s’intègre peu à peu dans les entreprises qui pourraient tirer des avantages considérables en adoptant cette pratique : augmentation de la productivité et réduction de la main-d’œuvre.

En agriculture, employer de la main-d’œuvre demeure un défi important pour les entreprises et en pomiculture, cette situation peut occasionner une incidence sur la qualité des pommes et sur la récolte. Le Portrait-diagnostic sectoriel de l’industrie de la pomme au Québec¹ de 2020 révèle que 29 % des exploitations pomicoles employaient de la main-d’œuvre de l’extérieur du Québec et 59 % employaient de la main-d’œuvre non familiale. Opter pour la mécanisation peut être une des solutions au problème de recrutement!

La mécanisation en pomiculture est associée au recours de plateformes qui sont adaptées pour les opérations de cueillette, de taille et d’éclaircissage. Ainsi, les escabeaux et les échelles peuvent être délaissés. Ces plateformes permettent aux ouvriers agricoles de procéder aux opérations à une hauteur adéquate et facilitent le déplacement entre les arbres. Les tâches sont moins fatigantes et le travail est plus efficace. Or, la transition d’un verger vers la mécanisation requiert bien plus que l’acquisition de machinerie et la formation du personnel.

L'intégration de la mécanisation se présente lors de l’implantation d'un verger ou lors du renouvellement d'une parcelle existante. Plusieurs décisions doivent être prises notamment la densité de plantation, l’espacement et le mode de conduite du verger. C’est l’implantation de haies fruitières qui permet l’usage de plateformes. Une haie fruitière est constituée d’arbres hauts et étroits ; les ramifications autour des axes sont courtes pour favoriser la pénétration et la distribution de la lumière et une productivité améliorée.

Le mode de conduite d’un verger regroupe un « ensemble de méthodes qui donnent aux arbres une forme favorable à la production efficace de fruit de qualité² ». Le mode de conduite sélectionné a une influence sur le potentiel de profit de l’entreprise, mais il est essentiel de considérer les autres composantes du système de production : porte-greffe, sol, main-d’œuvre, équipement, densité de plantation, etc. Par exemple, les haies fruitières sont possibles et rentables uniquement avec une haute densité d’arbres ayant des porte-greffes performants. Ce mode de conduite exige beaucoup de soin lors des premières années, mais une fois installé, les opérations peuvent être mécanisées et le verger peut devenir très productif².

Pour en savoir plus

Pour en savoir davantage sur la planification de la plantation notamment le choix des cultivars, la densité de plantation, les équipements et les modes de conduite, consultez la 2e édition du guide L’implantation d’un verger de pommiers publié par le CRAAQ (www.craaq.qc.ca). En complément au guide, l’outil Profitabilité fournit un calculateur qui permet de comparer la rentabilité d’un verger en fonction des choix d’implantation. Il se veut d'abord un outil pour le pomiculteur qui souhaite planifier financièrement une nouvelle plantation.

Références citées :

MAPAQ 2020. Portrait-diagnostic sectoriel de l’industrie de la pomme au Québec, https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/pommemonographie.pdf
CRAAQ 2023. L’implantation d’un verger de pommiers, 2e édition, https://www.craaq.qc.ca/Publications-du-CRAAQ/arbres-fruitiers/t/77?t=1

Ce texte a été publié originalement dans le Bulletins aux pomiculteurs en mars 2022

Lire le billet précédent