Le contexte actuel et le désir des consommateurs québécois de s’approvisionner en produits frais et locaux font que la demande pour ces produits ne cesse d’augmenter. Une manière d’augmenter l’offre de légumes frais est de produire en serre afin de prolonger la saison ou de produire toute l’année. Ce contexte explique en grande partie l’augmentation d’environ 20 % entre 2014 et 2018 de la superficie totale occupée par les principaux légumes de serre cultivés au Québec (voir figure 1).
La production en serre demande cependant un investissement initial considérable, car elle nécessite plusieurs équipements et structures spécifiques. Afin de présenter les résultats probables et les investissements nécessaires pour exploiter une telle entreprise, les Références économiques du CRAAQ en collaboration avec des experts du secteur serricole ont mis à jour en 2020 le budget Tomates, concombres, laitues et poivrons en serre.
Dans ce budget, on considère que la production se fait dans un complexe serricole de 1750 m2, chauffé à 90 % par une fournaise aux granules et à 10 % par une fournaise au propane. La période de production s’étend de la mi-avril jusqu’à la mi-novembre. En ce qui concerne la mise en marché, elle se fait essentiellement par la vente au détail avec un peu de vente en semis gros. La répartition des cultures dans la serre ainsi que les rendements et les prix considérés sont identifiés dans le tableau 1.
Tableau 1. Critères retenus (superficies, rendements et prix) pour l'élaboration d'un budget
Les rendements et les prix considérés dans le tableau 1 permettent à l’entreprise d’avoir des revenus totaux de 249 423 $. Les coûts d’exploitation totaux s’élèvent quant à eux à 144 230 $ dont la répartition est de 60 % en charges variables, 16 % en coûts fixes et 24 % pour l’amortissement des investissements d’une valeur totale de 586 565 $. Le bénéfice net d’exploitation avant la rémunération de la main d’œuvre et le paiement des intérêts sur les emprunts à long terme est de 105 193 $.
Les charges variables représentent près de 60 % des coûts d’exploitations, l’analyse de la répartition des coûts variables nous permet de voir quels sont les principaux postes de dépenses (voir figure 2).
Selon la figure 2, l’achat de propane et de granules pour le chauffage représente 40 % des coûts variables. D’où l’importance pour les producteurs de bien choisir les sources d’énergie à utiliser tout en considérant le coût d’acquisition du système de chauffage, car celui-ci varie d’un système à l’autre. L’achat ou le changement de système de chauffage peut être en partie financé par les programmes mis en place par le MAPAQ pour favoriser le développement de la production serricole.
Pour plus de détails sur les revenus, les dépenses et le coût des investissements ou pour faire vos simulations à l’aide du budget dynamique, veuillez consulter le budget Tomates, concombres, laitues et poivrons en serre sur le site du CRAAQ ainsi que le budget fines herbes biologique en serres chauffées si vous voulez diversifié votre entreprise serricole.
Ce texte a été publié originalement dans le magazine le Bulletin des agriculteurs en juin 2020.
Lire le billet précédent Lire le billet suivant
Produire des légumes en serre : Investissements, revenus et dépenses associées
Publié le 06 janvier 2022
Références économiques
Comité des REFECS
CRAAQ
Collaborateur(s) : Hélène Grondines et Gildas-Espoir Mukebukano
Comité des REFECS
CRAAQ
Collaborateur(s) : Hélène Grondines et Gildas-Espoir Mukebukano