La pression de tout faire à temps

Selon le grand dictionnaire terminologique, l’assolement est défini comme « la répartition des terres labourables d'une exploitation entre les différentes cultures pendant une année donnée. »^[1]

Dans un assolement à deux cultures de pleine saison, maïs et soya par exemple, la charge de travail est concentrée en début et en fin de saison. Quand l’entreprise grossit, le temps de travail disponible par hectare se raccourcit et le besoin d’équipements plus performants se fait ressentir. Ces équipements sont souvent plus lourds et laissent des traces.

La pression de tout faire à temps, qui est d’abord sur les épaules du producteur, se transfère alors jusqu’au sol.

Pour y remédier, la charge de la machinerie est répartie sur plus de roues et de chenilles, grâce à de nouveaux équipements. Les dettes additionnelles laissent à leur tour des traces, cette fois-ci dans les états financiers. Mais le poids de la dette n’est pas transférable : il repose entièrement sur les épaules du producteur.

Sans les traces au sol, l’essentiel des effets de la compaction est invisible pour les yeux, mais en creusant un peu, on constate que le problème est profond. En raison de la physique des sols, un équipement très lourd, même équipé de roues doubles ou de chenilles, peut compacter le sol en profondeur^[2]. L’insoutenable lourdeur des équipements doit être gérée, car la pression des roues cause des problèmes de circulation hydrique au sol. Mais que faire?

Il faut répartir la charge de la machinerie en différentes périodes de travail, par l’introduction de cultures de courte saison dans l’assolement. La pression de tout faire à temps en périodes humides est donc réduite.  Il est alors possible d’alléger les équipements…et le passif.

L’assolement diversifié libère du temps pour investir dans le sol et réduit les besoins en actifs. Voilà une solution qui réduit la pression de tout faire à temps.
 

Diversifier l’assolement   Plusieurs cultures de courte saison peuvent diversifier l’assolement maïs-soya. Les céréales à paille sont les plus faciles, tant sur le plan agronomique que de la mise en marché. Les céréales d’automne[3] se sèment en septembre et se récoltent en août, des périodes peu occupées et minimisant la compaction. Elles facilitent le semis de cultures de couverture qui aident à « soigner » les problèmes de circulation hydrique des sols.   Les cultures suivantes répartissent la charge de travail, et facilitent l’implantation de céréales d’automne : Des variétés hâtives de soya. Cela se planifie dès la commande de semences. Les haricots secs se sèment plus tard que le soya et plusieurs variétés se récoltent plus tôt. Certains légumes de champ sont récoltés tôt. Cela peut exiger d’être situé à proximité d’un acheteur.

 
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