Titre: Méthodes recommendées d'enfouissement des cadavres de volailles et de petits animaux d'élevages pesant moins de 25 kg | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Table des matières
IntroductionTous les élevages de bétail ou de volailles connaissent une certaine mortalité attribuable à plusieurs facteurs comme la maladie, la mise bas ou la rivalité entre congénères. Or, en Ontario, la Loi sur les cadavres d'animaux (LCA) fait obligation aux éleveurs de bovins laitiers, de bovins de viande, de porcs, de moutons, de chevaux ou de chèvres, de se défaire de leurs animaux morts dans les 48 heures qui suivent l'instant où ils s'aperçoivent de la perte, en recourant à l'une des trois méthodes suivantes :
La présente fiche technique porte sur les méthodes à suivre pour enfouir les cadavres de volailles ou de petits animaux d'élevage d'un poids inférieur à 25 kg sur la ferme même où on les a élevés. Pour l'instant, les volailles ne sont pas visées par la Loi sur les cadavres d'animaux, mais les aviculteurs n'en sont pas moins tenus d'éliminer les cadavres d'une façon qui ne nuise pas au milieu naturel, puisque la Loi sur la protection de l'environnement interdit le rejet de contaminants qui risquent d'avoir un effet nocif sur l'environnement na-turel. L'enlèvement des cadavres par un ramasseur autorisé est la méthode à privilégier puisqu'elle contribue à la réutilisation et au recyclage des ressources. Cependant, en ce qui concerne les petits animaux de moins de 25 kg dont la valeur commerciale est beaucoup moins élevée que celle des gros, le ramasseur peut avoir de la difficulté à renta-biliser ce service s'il ne peut pas facturer des frais à l'éleveur. | Haut de la page |
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Type de sol (vitesse du drainage naturel) |
Profondeur de la nappe souterraine | |||
---|---|---|---|---|
<1 m | 1 - 5 m | 5 - 15 m | >15 m | |
Sous-sol rocheux à moins de 1 m de profondeur |
1 |
1 |
1 |
1 |
Terre noire |
1 |
- |
- |
- |
Sable (rapide) |
1 |
1 |
1 |
2 |
Loam sableux (moyenne) |
1 |
1 |
2 |
3 |
Loam argileux (lente) |
1 |
2 |
3 |
4 |
Argile (très lente) |
1 |
3 |
4 |
4 |
1 : risque élevé; 2 : risque moyen; 3 : risque faible; 4 : risque très faible
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S'il est effectué avec négligence, l'enfouissement des cadavres peut également entraîner la contamination de l'eau de surface, et donc nuire à la qualité de l'eau qui s'écoule dans les cours d'eau, les puisards non couverts et les étangs. Certains terrains posent un risque élevé à cet égard à cause de la topographie et du type de sol.
Les terrains accidentés posent plus de risques que les terrains plats, puisque l'eau y ruisselle plus rapidement en surface au moment de la fonte des neiges ou pendant les fortes pluies.
Les sols lourds tels que l'argile posent plus de problèmes que les sols légers comme le sable, car le ruissellement en surface s'y produit plus rapidement.
Malheureusement, le sol dont la condition est la meilleure du point de vue du risque de contamination de la nappe souterraine (un sol lourd de faible granulométrie, comme l'argile) est par contre sujet au ruissellement rapide en surface, lequel peut contribuer à la contamination de l'eau de surface. Ce paradoxe complique le choix de l'emplacement « idéal ». Si, dans la plupart des cas, l'emplacement optimal se trouvera en terrain relativement plat, il n'en demeure pas moins nécessaire de respecter les autres mesures destinées à réduire le risque de contamination de l'eau souterraine. Reportez-vous à ce sujet au tableau 1.
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Pour savoir si votre ferme offre un emplacement favorable à l'enfouissement, consultez les cartes pédologiques et topographiques, et forez des trous d'essais pour vérifier à quelle profondeur se trouve la nappe souterraine. Il est conseillé de creuser ces trous au début du printemps au moment où la nappe souterraine est normalement à son plus haut niveau. On peut faire des investigations simples, jusqu'à 3 m (10 pi) de profondeur avec des tarières à prélèvement d'échantillons de 50 mm (2 po) de diamètre et de longueur réglable.
Il est déconseillé d'enfouir des cadavres d'animaux dans les terrains en pente, parce que le sol dont on recouvre les fosses risque d'être lessivé en période de fortes pluies et de contaminer l'eau de surface. Choisissez des terrains relati-vement plats qui ont moins de 0,5 % de pente (0,5 m de dénivellation par 100 m).
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Si les cadavres ne sont pas enfouis avec soin, les animaux sauvages, les chiens ou même les oiseaux peuvent les déterrer et, de ce fait, contribuer à propager des maladies. Les cadavres à demi décomposés sont répugnants à voir et à sentir; en outre, ils attirent les rongeurs et les mouches y trouvent un lieu de ponte idéal.
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La mortalité varie selon les types d'animaux, mais son taux le plus élevé s'observe en général chez les jeunes sujets. Le tableau 2 indique la masse estimative de ca-davres à enterrer dans les élevages d'animaux communs.
Animaux de petite taille | Ferme type (année complète) N° de sujets morts |
Pendant les huit mois chauds
(kg) |
Pendant les quatre mois froids
(kg) |
---|---|---|---|
Porcs moins de 25 kg |
Huit mises bas/semaine 750 porcelets |
1 700 |
850 |
Pouletsa moins de 2 kg |
200 000 poulets à griller 8 000 poulets morts |
5 600 |
2 800 |
Moutonsb adultes agneaux |
Troupeau de 100 brebis 22 agneaux morts |
200 100 |
100 50 |
aLes volailles, qui ne sont pas visées par la Loi sur les
cadavres d'animaux, peuvent être entassées dans des congélateurs pendant
l'hiver pour être enfouies une fois le sol dégelé, ou être enlevées
périodiquement par un ramasseur autorisé.
bComme de nombreux
ramasseurs refusent de prendre les cadavres de moutons par crainte de
l'encéphalopathie spongieuse bovine, nous avons inclus dans le tableau les
adultes pesant jusqu'à 75 kg, pour lesquels une grande fosse est
nécessaire.
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Il est impossible d'enfouir les cadavres pendant la saison froide, quand le sol est gelé. Dans la plupart des régions de l'Ontario, l'enfouissement ne doit être fait qu'au cours des huit mois « chauds » d'avril à novembre. Pendant l'hiver, comme l'exige la Loi sur les cadavres d'animaux, les porcs ou les chèvres morts devraient être enlevés par un ramasseur autorisé ou compostés. Bien que les ovins soient également visés par la Loi, de nombreux ramasseurs les refusent, à cause des craintes suscitées par l'encépha-lopathie spongiforme bovine (ESB). Les moutons qui meurent pendant l'hiver devraient être éliminés conformément à la Loi sur les cadavres d'animaux, laquelle permet l'enfouissement et le compostage.
Comme la Loi ne s'applique pas aux volailles, on peut aussi entreposer celles-ci temporairement dans un congélateur pour les enterrer quand les conditions le per-mettent, ou pour les faire enlever périodiquement par un ramasseur. D'ailleurs, les congélateurs pourraient servir l'été à entreposer temporairement les volailles mortes pendant quelques jours jusqu'à ce qu'il y a en ait assez pour justifier le creusage d'un trou.
Quand il s'agit d'enfouir des cadavres d'animaux, le bon sens est le meilleur conseiller. Certaines des consignes suivantes ont été élaborées à l'origine par le Missouri Department of Natural Resources, mais elles ont été adaptées pour les conditions de l'Ontario. Les consignes sont basées sur la quantité maximale (poids) de cadavres qui peut être enfouie sans risque par unité de surface de terrain.
Taux d'enfouissement
Le taux d'enfouissement suggéré est fonction du risque de contamination de la nappe d'eau souterraine, risque déterminé à l'aide de la méthode du Plan agro-environnemental. Voir les tableaux 1 et tableau 3. À noter qu'il est formellement déconseillé d'enfouir des cadavres dans les sols où ce risque est élevé.
Risque de contamination de l'eau souterraine |
Masse maximale (kg) de cadavres par hectare et par an |
---|---|
1 (élevé) |
1 |
2 (moyen) |
1000 |
3 (faible) |
3000 |
4 (très faible) |
5000 |
Prenons pour exemple un élevage de naissage porcin où il y a huit mises bas par semaine (tableau 2) et où les pertes totalisent 1 700 kg (3 740 lb) pendant les huit mois où l'enfouissement est possible. Grâce à un atelier du Plan agro-environnemental, l'éleveur a établi que le risque de contamination, sur sa ferme, est moyen. En consultant le tableau 3, il voit qu'il peut enfouir environ 1 000 kg (2 200 lb) de cadavres par hectare et qu'il lui faut donc, par an, 1,7 hectare (4,2 acres) de terrain propice à l'enfouissement.
Prenons un autre exemple, celui d'un éleveur qui produit annuellement 200 000 poulets à griller. D'après le tableau 2, la masse de cadavres produites au cours des huit mois chauds est d'environ 5 600 kg (12 320 lb). L'éleveur a déterminé que, sur ses terres, le risque de contamination de l'eau souterraine est très faible; d'après le tableau 3, il lui faut légèrement plus de 1 ha (2,5 acres) de terrain, par an, pour enfouir ses cadavres.
On conseille aux agriculteurs de ne pas utiliser annuel-lement, pour l'enfouissement de cadavres, plus de 10 % environ du terrain qui leur appartient. Par conséquent, un terrain ne peut être utilisé à cette fin qu'une fois tous les dix ans.
Le fond de la fosse doit se situer entre 1 m et 1,20 m (entre 3 et 4 pieds) au-dessous du niveau du sol d'origine.
Creuser plus profond s'avère plus difficile, en particulier si les parois sont presque verticales. Quant aux fosses moins profondes, elles ne permettent pas de recouvrir les cadavres d'au moins 0,6 m (2 pi) de terre. Par ailleurs, si l'on opte pour des fosses plus larges et plus longues, on met un temps inacceptablement long à les remplir avant de passer à une autre fosse. Toutefois, même une fosse de cette taille doit pouvoir contenir les cadavres de taille relativement petite, pesant au plus 25 kg. Les volailles ou les animaux morts doivent être immédiatement recouverts d'au moins 0,6 m (2 pi) de terre, y compris la butte de 0,3 m (1 pi) par rapport au niveau du sol. Cette épaisseur de terre empêche les animaux charognards d'exhumer les cadavres; en outre on forme la butte en prévision du tassement de la terre et pour dévier l'eau.
Plusieurs petites fosses ou trous disséminés, contenant une petite masse de cadavres, sont préférables à quelques grandes fosses contenant de très nombreux cadavres. Dans cette optique, on recommande donc de ne pas entasser plus de 500 kg (1100 lb) de cadavres dans chacune des fosses et d'espacer celles-ci d'au moins 15 m (50 pi).
Par souci de préserver la qualité de l'eau des puits, il est recommandé de respecter les distances indiquées dans le tableau 4. Celles-ci ont été calculées en fonction du risque de contamination de l'eau souterraine déterminé par la méthode du Plan agro-environnemental.
Risque de contamination de l'eau souterraine |
Puits creusés ou forés |
---|---|
1 (élevé) |
100 m |
2 (moyen) |
75 m |
3 (faible) |
50 m |
4 (très faible) |
30 ma |
aDistances minimales calculées d'après les exigences fixées par le règlement 903 pris en application de la Loi sur les ressources en eau de l'Ontario
En supposant un terrain relativement plat, ayant moins de 0,5 % de pente, on place les fosses, si possible, à au moins 50 m (165 pi) des voies d'eau naturelles, des puisards non couverts et des bassins alimentant en eau de boisson les volailles ou le bétail. Dans les terrains quadrillés par des tuyaux de drainage, même si cela s'avère difficile, on s'efforce de situer les fosses à au moins 15 m (50 pi) des tuyaux.
Vos voisins risquent de s'alarmer à l'idée que vous en-terrez des animaux sur votre ferme parce qu'ils craignent les odeurs, les mouches, les chiens, la vermine, l'enlaidis-sement de leur cadre de vie ou la contamination de leur eau potable. À titre de précaution générale, n'enterrez pas de cadavres à moins de 15 m (50 pi) de toutes les limites de votre propriété, et à au moins 100 m (330 pi) des maisons avoisinantes. Faites en sorte de situer les fosses le plus possible dans des endroits à l'abri des regards.
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On se sert principalement des deux outils suivants :
Si, à l'occasion, on peut creuser des fosses à la pelle, ce moyen n'est guère applicable de façon régulière à cause de la difficulté et du temps que cela suppose.
On peut demander à un entrepreneur de creuser une tranchée profonde et étroite (en général de la même largeur que le godet de l'engin), que l'on remplira à mesure des besoins (figure 1). Malheureusement, le remplissage échelonné pose deux problèmes.
Figure 1 : Grande fosse, creusée à l'aide d'une rétrocaveuse, destinée à recevoir jusqu'à 500 kg de cadavres.
Premièrement, la couche de terre dont on recouvre pro-visoirement les cadavres est souvent insuffisante pour empêcher des animaux sauvages ou des chiens de les exhumer. Deuxièmement, une fosse qui reste béante met en danger les animaux sauvages ou domestiques, les chasseurs, les personnes conduisant des machines agricoles ou des véhicules tout terrain, ainsi que les enfants intrépides.
Pour parer à ces problèmes, on recouvre les cadavres de 0,15 mètre (6 po) de terre après chaque nouvel apport, puis on obstrue la fosse avec une planche de contreplaqué (ou autre matériau équivalent) de 13 millimètres (1/2 po) d'épaisseur et de 1,2 mètre sur 2,4 mètres (4 pi sur 8 pi) dont on recouvre les bords de terre pour la maintenir en place. Il convient de ficher en terre un fanion de couleur vive signalant l'emplacement de la fosse. En outre, il est conseillé de laisser une fosse non « remplie » seulement pendant quelques jours.
Afin que la masse totale de cadavres ne dépasse pas 500 kg (1 100 lb) au même endroit, on ne doit pas creuser de grandes fosses dépassant 1,2 m (4 pi) de profondeur, 2 m (6 pi 5 po) de longueur au niveau du sol, et 0,5 m (1 pi 5 po) de largeur au-dessus et dans le fond (puisque la fosse est de la même largeur que le godet de la rétrocaveuse). Le volume de terre retirée d'une fosse de cette dimension n'est que d'environ 0,8 mètre cube (1 verge cube); avec une rétrocaveuse, un conducteur d'expérience réalise ce travail en quelques minutes.
Parmi les autres problèmes posés par les fosses partiellement remplies, citons l'accumulation de l'eau de pluie et les risques d'éboulement des parois qui sont en général peu inclinées. Ne jamais laisser quelqu'un descendre dans ce genre de fosse, car les parois, souvent instables, peuvent s'effondrer et l'ensevelir.
Les tarières servant à creuser les trous des piquets de clô-ture existent en plusieurs diamètres. Il ne faut pas songer à faire des trous de diamètre inférieur à 0,3 m (1 pi) envi-ron, étant donné qu'un cadavre de 25 kg y rentrerait diffi-cilement. Les éleveurs qui ont de nombreux cadavres à enfouir ont certainement intérêt à acquérir une tarière montée sur tracteur dont le diamètre peut aller jusqu'à 0,6 m (2 pi). Dans ce cas également, après chaque rem-plissage, il faut recouvrir les cadavres d'au moins 0,15 m (6 po) de terre, obstruer solidement l'orifice avec une planche de contreplaqué, et signaler la présence de l'ori-fice avec un fanion (figure 2). Un trou de ce genre ne doit pas demeurer partiellement rempli pendant plus de quelques jours. Un trou de 1,2 m (4 pi) de profondeur et de 0,3 m (1 pi) de diamètre doit pouvoir contenir environ 50 kg (110 livres) de cadavres. On peut forer d'un coup un certain nombre de trous, puis les utiliser à mesure des besoins, à condition de les obstruer sécuritairement avec une planche et d'en signaler la présence par des fanions.
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Il est judicieux de prendre en note les données qui permettent de localiser avec exactitude les fosses ou les trous afin d'éviter de réutiliser trop tôt le même terrain. Les données importantes à conserver, relativement à chaque fosse ou trou, sont les suivantes :
Figure 2 : Trou de tarière destiné à recevoir jusqu'à 50 kg de cadavres
Les photos aériennes, les cartes topographiques et pédo-logiques peuvent faciliter ce travail.
Nous remercions le Secrétariat d'État pour sa contribution financière à la réalisation de la présente fiche technique.
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pour plus de renseignements:
sans frais: 1 877 424-1300
local:
(519) 826-4047
courriel: ag.info@omaf.gov.on.ca