Bovins du Québec, août-septembre 2002,

 

LES TABLEAUX NE SONT PAS MONTÉS

 

Le Brésil

Un joueur des ligues majeures!

Bernard Doré*

 

Le Brésil est un immense pays du continent sud-américain bien connu pour son carnaval de Rio de Janeiro, ses costumes exotiques, la samba, le calibre exceptionnel de ses joueurs de soccer (champions du monde pour la 5e fois) ou encore, pour ses nombreux coureurs automobiles professionnels (F-1). Mais plus que tout, le Brésil représente un des joueurs les plus importants sur la scène agricole mondiale, notamment en ce qui a trait à la taille et à l’immense potentiel de son cheptel bovin.

 

Que l’on soit producteur de boeuf à La Sarre en Abitibi ou à Londrina au Brésil, force est de constater que chacun doit faire face à des réalités et à des contraintes bien spécifiques liées à son propre environnement. Vous me direz que les conditions climatiques sont sans contredit meilleures au Sud mais, à plusieurs égards, le producteur bovin Brésilien doit continuellement affronter une multitude d’autres éléments et obstacles qui freinent considérablement son niveau de productivité et de rentabilité. Sur le continent sud-américain, les possibilités de développement et d’expansion commerciale (exportations) du secteur de la viande bovine sont théoriquement illimitées et un jour, cela pourrait possiblement venir changer les règles du jeu pour l’Amérique du Nord et ailleurs sur la planète.

 

En quelques chiffres

Avec plus de 8,5 millions de km2 répartis dans 27 états différents, le Brésil se classe au 5e rang des plus gros pays du monde. Son territoire immense s’étend sur près de la moitié de tout le continent sud-américain et sa surface agricole cultivable est de 550 millions d’hectares, ce qui représente environ 70 % de la surface totale de sol. Plus de 163 millions d’habitants composent sa population plutôt mixte et qu’on peut qualifier de «  composite ». Deux tiers de ceux-là vivent dans des villes parfois gigantesques (par ex. : Sao Paulo avec plus de 18 millions de personnes) et occupent surtout la partie sud-est du pays. Comparé à cet immense pays aux innombrables richesses naturelles, on a parfois l’impression de se sentir tout petit (tableau 1). En plus de son puissant secteur agricole qui contribue à près de 40 % de son PIB, l’économie diversifiée du Brésil repose également sur d’autres secteurs économiques majeurs tels que la pétrochimie, la métallurgie et l’industrie automobile. Au chapitre agricole, le Brésil se classe au premier rang mondial pour la production d’oranges, de fruits, de café et d’alcool (méthane), au deuxième rang pour le soya, la canne à sucre et le tabac, et en troisième place, pour sa production de maïs.

 

Au Brésil, on compte près d’un bovin par habitant (tableau 2) et on y dénombre présentement un peu plus de 161 millions de bovins de toutes catégories (boucherie et laitier – photo 1). Plus de deux millions de personnes œuvrent directement en production bovine, travaillant sur des entreprises diversifiées, et de taille moyenne bien supérieure à celle des entreprises du Québec par exemple.

 

Fondamentalement, il existe peu de différences majeures entre les structures d’exploitation présentes au Brésil et celles qu’on retrouve ici au Canada. Les fermes bovines sont essentiellement plus nombreuses, plus grosses et emploient généralement une équipe de « cow-boys » qui vivent sur place avec leur famille. Les deux tiers de tous leurs animaux se retrouvent dans des fermes ayant une superficie inférieure à 1 000 hectares, ce qui peut tout de même être considéré comme une entité relativement importante selon nos standards de référence (tableau 3). Alors que la population humaine a doublé en 15 ans, de 1970 à 1985, l’élevage bovin s’est accru de 15 % au cours de la dernière décennie, avec un développement marqué dans l’état de Mato Grosso situé au centre-ouest du pays. Cet état, particulièrement bien adapté à l’élevage vache-veau, est probablement celui où le ratio bovin per capita est le plus élevé de tout le pays.

 

Aux pâturages à l’année!

Partout où on se déplace dans le pays, on peut toujours y observer des animaux paître dans de vastes pâturages et, contrairement à ce qui nous est familier, ils demeurent aux champs à l’année longue puisqu’il n’y a pas comme telle de saison hivernale. En hiver (de juin à septembre), la température moyenne dans l’ensemble du pays demeure très clémente et à toutes fins pratiques, les risques de gel au sol ne se limitent qu’aux régions du sud du Brésil. Fait important à signaler, lorsqu’on dépasse l’équateur, nous devons alors ajuster nos critères de référence. Plus on se déplace vers le sud, plus la température a tendance à se refroidir principalement en saison hivernale.

 

Au Brésil, on observe d’ailleurs en hiver une foule d’entreprises ayant recours à des enclos spécifiques utilisés pour la paissance. Un nombre croissant de fermes ont tendance à intégrer un atelier d’engraissement à leur cheptel reproducteur. Cependant, sous leurs conditions de paissance extensive, les éleveurs Brésiliens doivent pouvoir compter sur des bovins résistants, pouvant couvrir de longues distances tout en s’adaptant aux conditions fluctuantes de qualité de l’herbe et, somme toute, à un environnement très différent du nôtre et globalement plus hostile à plusieurs égards (chaleur extrême, insectes, parasites, prédateurs naturels, sécheresse importante,…).

 

Races, croisements et productivité

Races

En fonction des conditions climatiques extrêmes et des nombreux parasites (les tiques en particulier), les ranchers Brésiliens doivent absolument posséder une base solide de races indigènes du genre Bos indicus (« les taureaux avec une grosse bosse sur le cou ») s’ils veulent tirer le maximum de productivité de leur exploitation. Les races principales constituant le cheptel brésilien sont le Nelore (figure dominante dans tout le pays), la Guzera, le Gir, le Caracu, le Tabapua et une multitude d’autres races similaires ayant des effectifs plus réduits. En race Nelore, suite à un travail rigoureux de sélection et d’amélioration génétique effectué au cours des dernières décennies, l’amélioration de la race est telle que cela leur a même permis de « ré-exporter » cette même génétique dans le berceau d’origine de la race aux Indes (photo 1). Bien qu’ils aient des aptitudes remarquables d’adaptation, les bovins brésiliens démontrent toutefois des lacunes évidentes surtout en termes de productivité globale ou de valeur du produit (viande).

 

Croisement

Avec un grand nombre de bouches à nourrir, qui consomment d’ailleurs beaucoup plus de viande de boeuf que nous - autour de 38 kg per capita, et une nette volonté de l’industrie bovine à devenir plus compétitive autant sur la scène domestique qu’à l’exportation, les producteurs bovins ont de plus en plus recours aux croisements avec des sujets de races de type Bos taurus (nos bovins). Cette stratégie d’hybridation au niveau commercial, qui constitue d’ailleurs la pierre angulaire du système nord-américain, fait en sorte que les producteurs Brésiliens enregistrent des gains appréciables sur plusieurs plans. On constate ainsi que les femelles croisées sont soumises à la reproduction plus précocement, qu’elles conçoivent mieux et qu’elles produisent un meilleur taux de veaux sevrés. Des veaux qui démontrent également une croissance supérieure et une qualité de carcasse nettement supérieure.

 

Ces améliorations réduisent significativement les coûts de production et contribuent directement à l’accroissement de la rentabilité globale du secteur. Plusieurs races dites continentales sont employées en croisement au Brésil, mais les plus importantes demeurent Angus (rouge ou noir), Simmental, Limousin et Hereford. Celles-ci sont utilisées autant en service naturel qu’en insémination artificielle (tableaux 4 et 5). Les éleveurs Brésiliens apprécient particulièrement la génétique qu’ils viennent acquérir au Canada (sujets vivants, semence, embryons) car nos bovins de boucherie sont très productifs, résistants et s’adaptent généralement assez bien à leur nouvel environnement. Cela leur permet d’obtenir une viande de meilleure qualité plus rapidement et plus efficacement.

 

Productivité

Depuis le milieu des années ’90, on remarque une progression assez fulgurante du nombre de doses de semence vendues partout dans le pays. Cela vient concrètement confirmer le fait que l’industrie bovine bouillonne actuellement et que les acteurs de premier plan, les éleveurs, veulent définitivement accroître leur niveau de productivité via la pratique des croisements et conséquemment, espérer une augmentation de leur rentabilité. En pratiquant de plus en plus de croisements, ils obtiennent donc des animaux plus fertiles, qui ont un premier vêlage plus tôt, avec un gain quotidien nettement amélioré, et ayant un poids et une qualité de carcasse bien supérieurs aux bovins indigènes de race Nelore.

 

Les bouvillons pur-sang Nelore atteignent habituellement le marché à un âge moyen de 36 mois et avec une carcasse pesant en moyenne seulement 250 kg (photo 3). En comparaison, les bouvillons Nelore croisés avec des races continentales ou britanniques produisent une carcasse plus lourde (autour de 300 kg ou plus) et de qualité nettement supérieure. Au lieu de demander près de trois ans de la naissance jusqu’à l’abattage, les croisés peuvent être abattus entre 20 et 30 mois d’âge, avec un certain nombre de bouvillons « super précoces » prêts à l’abattage vers l’âge de 15 à 20 mois, ce qui se rapproche alors davantage de nos conditions de production au Canada (photo 4).

 

Défis et obstacles

Avec des effectifs bovins incroyables, une période de végétation répartie sur toute l’année, une disponibilité de céréales en abondance, des infrastructures de production et une main d’oeuvre abordables, on croit que les principaux facteurs seraient en principe réunis afin que la production et l’exportation de viande atteignent une dimension phénoménale. Même si le pays produit déjà beaucoup de viande et qu’il se classe mondialement au troisième rang au chapitre des nations exportatrices de viande de boeuf, plusieurs défis et barrières importantes viennent constamment ralentir le rythme de développement de la production bovine Brésilienne. On a qu’à penser à :

- La crise financière au cours des dernières années; le Reals a subi une dévaluation importante depuis environ deux ans et continue de perdre de la valeur comparativement au dollar américain et/ou canadien;

- Le niveau de taxation extrême; par exemple, un producteur vendant 100 bovins devra repayer au moins l’équivalent du produit de la vente de 40 bovins en taxes de toutes sortes versées au gouvernement;

- Les politiques environnementales de plus en plus sévères dans le pays (en lien avec les normes de réduction des gaz prévues par l’accord de Kyoto);

- Les normes de contrôle de qualité, de salubrité et de traçabilité du produit qui sont présentement très limitées, mais qui devraient à moyen terme devenir une partie intégrante de leur système de production s’ils veulent demeurer compétitifs à l’échelle mondiale;

- La situation zoosanitaire du pays ayant encore plusieurs régions et états entiers aux prises avec de sérieux foyers de fièvre aphteuse. La proximité d’autres nations telles que l’Argentine, le Paraguay ou l’Uruguay n’aident certainement pas à réduire l’incidence des cas de fièvre aphteuse au Brésil.

Des cas confirmés de fièvre aphteuse ont été rapportés au cours des deux dernières années dans quelques pays du continent sud-américain (Argentine, Uruguay, Brésil). Ceux-là même qui s’affairent d’ailleurs depuis des décennies à tenter de combattre cette maladie, espérant ainsi améliorer leur statut sanitaire et pouvoir enfin devenir des joueurs très compétitifs et mentionnons-le, dangereux, sur la scène du commerce mondial de la viande de boeuf. On ne doit pas perdre de vue que ces trois pays ont depuis longtemps à l’oeil les marchés d’exportation de l’Amérique du Nord et de l’Asie, et qu’ils espèrent grandement un jour obtenir leur part du gâteau.

Mais la question demeure; peuvent-ils vraiment un jour devenir exempts de fièvre aphteuse et maintenir ce statut à long terme? Bien honnêtement, on peut sérieusement en douter. Voici quelques éléments importants expliquant pourquoi il leur sera très difficile de se débarrasser entre autres de la fièvre aphteuse :

- Cette maladie est à l’état endémique dans plusieurs autres régions ou pays situés en bordure du Brésil;

- Au Brésil, il faudrait vacciner tous les bovins sans exception (en deux opérations incluant la vaccination de rappel), ce qui constitue une tâche à peu près impossible à réaliser;

- Les autorités des pays voisins devraient eux aussi adopter des mesures de contrôle et de vaccination, ce qui est très fortement improbable en raison d’autres priorités économiques et sociales.

La contrebande et le marché noir sont des réalités quotidiennes un peu partout en Amérique du Sud, encouragés par les taux extrêmes de taxation. En conséquence, comment pourrait-on vraiment contrôler les allers et venues de tous les bovins (à l’intérieur du Brésil ou avec les pays limitrophes)? La gestion globale des élevages bovins en Amérique du Sud est beaucoup moins sophistiquée qu’au Canada par exemple (identification des animaux, contrôles sanitaires, pratiques d’élevage, supervision et prévention des maladies,...). Bref, force est de constater que les défis et les risques d’épizooties importantes demeurent réels sur l’ensemble du continent sud-américain.

 

Que réserve le futur?

Avec la plus importante population bovine sur la planète, le Brésil ne se classe toutefois que quatrième pour sa production totale de viande de boeuf, derrière notamment l’Australie et les Etats-Unis, pour ne mentionner que ceux-là. Les efforts actuels et les stratégies en place devraient avoir comme effet direct une amélioration marquée de la productivité intérieure du cheptel bovin à moyen et long termes. Les experts analysant le secteur prévoient ainsi que la population de bovins au pays continuera de s’accroître au cours des prochaines années et pourrait dépasser les 200 millions de têtes. La taille des entreprises devrait également augmenter, et celles-ci vont de plus en plus avoir tendance à adopter des techniques et des pratiques d’élevage, avec comme objectif premier, l’amélioration de leur productivité actuelle et de la valeur du produit, la viande.

De plus, les consommateurs demandent de plus en plus un produit correspondant mieux à leurs goûts et besoins (boeuf plus maigre, de qualité uniforme et produit de façon la plus naturelle qui soit). Ainsi, les producteurs devront démontrer une responsabilité accrue dans l’atteinte de cet objectif. Au cours des prochaines années, la pratique des croisements aura tendance à se généraliser aux entreprises à vocation commerciale. Pour se faire, le recours croissant à l’insémination artificielle sera de mise en raison des nombreux avantages liées à cette technique et des limitations actuelles au niveau de la disponibilité en sujets pur-sang (principalement les taureaux) de races continentales ou britanniques nécessaires dans un tel scénario (photo 5).

En parallèle, avec la volonté d’amélioration de la qualité du produit, l’industrie tout entière devra mieux se discipliner en mettant en place dans un avenir rapproché un système global et efficace de traçabilité de tous les bovins du pays et en adoptant des mesures de contrôle plus sévères des maladies contagieuses telle que la fièvre aphteuse. Tant que celle-ci ne sera pas mieux contrôlée, elle constituera un frein considérable à la capacité compétitrice du Brésil sur le marché mondial. Les producteurs bovins se devront aussi d’intégrer davantage à leurs opérations quotidiennes, une meilleure gestion d’ensemble et l’utilisation d’outils technologiques leur permettant d’accroître leur productivité et leur rentabilité (ordinateurs, analyse détaillée de leurs résultats d’opération, plan stratégique,...).

En somme, le Brésil dispose présentement d’un cheptel impressionnant, de ressources naturelles abondantes et à bon marché (herbages, céréales, sol,...), et d’une main d’oeuvre peu coûteuse. Par contre, les acteurs du milieu (producteurs, gouvernement, transformateurs, grossistes, détaillants) devront davantage marcher main dans la main tout en effectuant les ajustements requis afin, qu’à la base, leur position concurrentielle domestique et extérieure s’améliore plus rapidement et que tous ensemble, ils contribuent ainsi à bâtir une industrie bovine forte, dynamique et plus compétitive. Enfin, chacun se devra de composer avec les réalités quotidiennes de l’économie et des politiques gouvernementales en espérant qu’elles leur seront favorables, ce qui est presqu’impossible à prévoir.

Suite à plusieurs séjours au cours des dernières années dans ce magnifique pays, je demeure personnellement convaincu que la volonté d’amélioration du secteur bovin existe réellement et que les principaux intervenants concernés sont prêts à entreprendre des virages majeurs visant à améliorer de manière globale la position, la productivité et la compétitivité de leur industrie bovine. Les Brésiliens sont des gens très fiers, travaillants et ils sont actuellement très compétitifs dans plusieurs autres domaines d’activités tels que les industries manufacturières, la course automobile, la production de fruits et de café, le soccer, …). A n’en point douter, ils sauront trouver les moyens nécessaires visant à relever ces nombreux défis et barrières qui ralentissent le développement de leur industrie bovine. Sans contredit, ils demeureront pour très longtemps encore des joueurs des ligues majeures sur l’échiquier mondial du marché de la viande de boeuf.

 

 

Tableau 1. Comparaison entre le Brésil et les « trois grands » de l’Amérique du Nord

Critères

Brésil

Canada

États-Unis

Mexique

 

Surface (M km2)

8,5

9,9

9,4

1,9

Population (millions)

163

33

265

110

Bovins (millions)

151

12.3

97.3

22.5

Langue

Portugais

Anglais & Français

Anglais

Espagnol

Provinces/Etats

27

12

52

27

Monnaie

Reals*

Dollar   US

Dollar

Peso

 

Tableau 2. Comparaison entre les populations humaine et bovine au Brésil (1999)

Région

Population humaine

bovine

Bovin/habitant

Nord

12 133 705

19 297 809

1,59

Nord-Est

46 289 042

23 830 908

0,52

Sud-Est

69 858 115

36 977 462

0,53

Centre-Ouest

11 220 742

54 626 557

4,87

Sud

24 445 950

26 683 421

1,09

Total

163 947 554

161 416 157

0,98

Source : Recensement 1999

 

 

 

Tableau 3. Distribution de la population bovine au Brésil selon la taille des fermes

Taille (ha)

%

total

Moins de 100

41

27

De 100 à 1 000

61

40

De 1 000 à 10 000

42

27,5

Plus que 10 000

9

5.5

Source : Recensement 1999

 

Tableau 4. Évolution de l’utilisation de l’insémination artificielle chez les races bouchères au Brésil

Année

Semence vendue

(Nbre de doses)

Variation avec année précédente (%)

1995

1 782 658

- - -

1996

1 979 284

+ 11,03

1997

2 757 042

+ 39,29

1998

3 303 281

+ 19,81

1999

3 149 535

- 4,65

2000

3 431 808

+ 3,89

2001

4 323 865

+ 37,29

Source : ASBIA, 2001

 

 

 

 

Tableau 5- Nombre d’inséminations par race au Brésil en 2001

 

Doses de semence vendues

 

 

Races

Doses produites au Brésil

Doses importées au Brésil

Nbre total de doses par race

% du total des IA au Brésil

Races tropicales

Nelore

1 239 597

 

1 239 597

28,7

Nelore (acère)

329 219

 

329 219

7,6

Guzera

102 988

 

102 988

2,4

Red Brangus

90 514

6823

97 337

2,3

Brangus

54 436

31 925

86 361

2,0

Brahman

68 097

11 249

79 348

1,8

Races continentales ou britanniques

Angus rouge

533 018

322 921

855 939

19,8

 

Simmental

233 759

60 488

294 067

6,8

Angus

134 503

149 652

284 155

6,6

Limousin

109 613

45 096

154 709

3,6

Hereford

41 256

15 912

57 168

1,3

Charolais

33 401

22 809

56 210

1,3

Source : ASBIA, 2001